Dimanche du Triompfe de l'Orthodoxie
13/3/2022 Jn I, 43-53
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Voici maintenant une semaine que nous sommes entrés dans la Sainte quarantaine, une semaine que nous sommes entrés dans un mouvement de conversion, de retournement intérieur, avec l’aide de la grâce de Dieu ;
il se trouve qu’aujourd'hui aussi nous commémorons le moment où la vénération de l’icône a été définitivement reçue comme un véritable lieu de rencontre avec Dieu ; lorsque nous voyons l’icône du Christ Jésus, à ce moment-là notre esprit cherche à s’unir à Lui alors que souvent dans notre quotidien nous oublions Dieu et c’est bien là le problème de chacun ; nous sommes happés par les occupations diverses, des intérêts plus ou moins positifs et nous oublions Dieu ; oh certes nous croyons en Dieu mais nous oublions d’être en sa présence ; or l’icône de la face du Christ qui est au milieu de l’église aujourd'hui nous attire vers le Seigneur et cette icône que nous trouvons de toute façon à toutes les entrées des églises avec l’icône de la Mère de Dieu nous rappelle que nous devons avoir dans notre coeur la mémoire de Dieu car le Fils de Dieu qui s’est incarné, qui a pris notre chair, qui s’est manifesté au milieu de nous a été vu par les apôtres d’abord et puis par tous ceux qui les entouraient : Il a été vu, Il a été entendu, Il a été touché, Il est véritablement l’accomplissement de la beauté du Père ; au travers de cette icône nous est donnée la possibilité d’être en lien avec Dieu le Père et avec l’Esprit-Saint ; le Christ Jésus est venu nous apporter cette grâce extraordinaire : en s’incarnant au milieu de nous, Il nous a offert la possibilité de nous unir à Dieu à chaque fois que nécessaire ; et cela fait partie justement de notre chemin de conversion : chercher à ne pas quitter Dieu ; il ne s’agit pas de prier au sens de réciter des prières, il s’agit d’avoir la mémoire de Dieu dans notre cœur, le souvenir de Dieu ; les Pères, nos Pères insistent beaucoup sur cette nécessité : avoir le souvenir de Dieu le plus longtemps possible pendant notre journée et même pendant notre nuit quand nous nous réveillons ; quand nous coupons notre sommeil pour une raison ou pour une autre, que ce soit le souvenir de Dieu qui vienne de suite frapper notre cœur ; il est important pour que nous continuions ce chemin de retournement pendant ce carême que nous ayons ce désir d’avoir toujours en nous la pensée de Dieu ; certes il faut Lui demander sa grâce, il faut commencer par cela : « Montre-moi Ta Face. Que Ta Face réjouisse mon cœur, qu’elle me console, qu’elle me donne force » ; être uni à Dieu c’est un moyen pour éviter toutes les tentation possibles et imaginables que le démon provoque et que nous-même nous provoquons ; être uni à Dieu : c’est notre désir le plus cher quand nous analysons ce qui est dans notre cœur et notre âme ; si nous ne cherchons pas l’union à Dieu nous mourrons, nous mourrons réellement alors que si nous avons toute notre vie désirer être uni à Dieu certes nous mourrons physiquement mais notre âme sera unie à Dieu pour l’Eternité ; ceci nous est acquis par la Résurrection du Christ que nous fêterons dans une quarantaine de jours ; oui, c’est important de contempler l’icône du Christ, elle nous réveille l’âme, le cœur, elle nous remet sur le chemin ; on ne peut pas être indifférent au visage du Christ ; que ce visage nous donne vraiment la joie du cœur ; que ce visage nous incite à une communion plus grande avec Dieu et aussi avec nos frères car une partie de notre conversion consiste aussi à chercher à aimer notre frère ou notre sœur, images du Christ. Lorsque Dieu a créé Adam Il l’a créé à son image et à sa ressemblance ; par la faute d’Adam nous avons éteint la ressemblance, nous l’avons atténuée, nous l’avons vu presque disparaître mais l’image est restée ; c’est comme un sceau qui a brûlé notre cœur et qui marque la face de Dieu pour toute notre vie, l’image de Dieu que nous trouvons aussi, non seulement dans l’icône mais dans nos frères et sœurs quels qu’ils soient ; c’est souvent une icône quelque peu déformée, bien sûr ; l’image de tous les hommes de la terre est forcément atteinte par nos fautes, nos faiblesses, nos chutes, nos oublis de Dieu mais justement la face de Dieu qui est si belle peinte sur cette icône n’est pas belle parce qu'esthétiquement elle est conforme à certains canons de beauté, non c’est bien au-delà de cela ; elle est belle parce qu'elle est Dieu qui s’est représenté, qui est venu au milieu de nous, qui nous a montré son visage et Dieu est beau et Dieu est bon, c’est la même réalité ; c’est l’amour de Dieu qui est gravé sur ce morceau de bois ; ce n’est pas de l’idolâtrie, vénérer l’icône, c’est la reconnaissance de la présence du Christ au milieu de nous ; que cette présence du Seigneur nous accompagne tout au long de notre vie bien sûr et particulièrement pendant cette quarantaine, que nous ayons soif, faim, désir de contempler la face du Seigneur ; Le contempler simplement, Le regarder ; nous n’avons pas besoin de faire de longues prières à ce moment-là, c’est simplement une union à Dieu par le regard, le regard du Christ vers nous et notre regard vers le Christ ; et lorsque nous voyons notre frère ou notre sœur, c’est la même chose que nous devons essayer de faire : découvrir en eux la beauté de Dieu ; c’est important parce que si nous vivons cette quête de l’image de Dieu dans notre frère, c’est le monde entier qui est concerné car nous sommes tous liés à tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants de la terre, nous sommes tous liés à eux ontologiquement c’est ce qu’on appelle l’Adam total que le Christ est venu sauver, revivifier, mettre debout. Alors lorsque nous entrons dans l’Eglise et que nous voyons l’image du Seigneur, lorsque nous rentrons chez nous et que devant nos icônes nous redécouvrons l’image du Seigneur, essayons de nous laisser faire par Dieu comme Il a créé Adam, qu’Il nous recrée jour après jour pour que nous soyons véritablement unis à Dieu par sa grâce.
Amen