Monastère Saint Silouane

L' Annonciation

25/3/24          Lc I, 24-38     Annonciation
 
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon Sa Volonté » ; après la réponse que la Vierge Marie donne à l’Archange, suite au dialogue un peu étrange - qui d’ailleurs amènera la Vierge Marie à poser la question : mais comment cela peut-il se faire, je ne connais pas d’homme ?

- nous connaissons la réponse de l’Ange ; après ce petit dialogue, vient cette réponse extraordinaire : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa Parole » ; c’est tout l’abandon entre les mains du Seigneur que la Mère de Dieu formule à ce moment-là ; nous connaissons peu de choses sur sa vie, notamment tout ce qui a précédé cet évènement, mais nous savons qu’elle a été présentée au temple alors qu’elle était une jeune enfant et qu’elle a poursuivi son travail dans le temple, sans aucun doute, en priant car elle était dans le lieu sacré où ce qu’elle accomplissait était des actes à caractère sacré, elle était donc en relation on peut dire pratiquement permanente avec le Seigneur ; peut-être qu’elle priait mais ce qui est certain c’est qu’elle avait la conscience très vive que le Seigneur était dans son cœur et qu’elle était avec Lui, sommet de l’union à Dieu ; c’est pour cette raison que Dieu l’a choisie car Il savait qu’elle était totalement abandonnée à Sa Volonté : elle avait accepté d’être la servante du temple, elle accepte maintenant d’être la Mère de Celui qui deviendra notre Sauveur sans rien comprendre à l’évènement car il n’y avait rien à comprendre puisqu’il s’agissait d’un miracle divin ; mais il est important pour nous de méditer cet Evangile qui nous fait comprendre l’importance de l’abandon entre les mains de Dieu ; certes nous n’avons pas à vivre ce que la Mère de Dieu a vécu mais il nous arrive quelque fois d’endurer des évènement qui nous provoquent, que nous ne comprenons pas, qui semblent être anormaux même ; nous avons devant nous deux solutions : soit répondre pour nous-mêmes, pour notre ego, soit répondre au Seigneur en disant  « Que Ta Volonté soit faite » et c’est cela qui est le plus difficile « Que Ta Volonté soit faite » ; nous sommes les servantes et les serviteurs du Seigneur, tous, à partir du moment où nous avons été baptisés et nous avons été choisis par Dieu, comme la Mère de Dieu, pour participer au Salut du monde, ô certes à notre manière et une manière bien humble mais par l’intermédiaire de la Mère de Dieu qui était une fille de chez nous, une jeune femme, exactement comme les jeunes femmes d’aujourd'hui, d’hier et de demain ; Dieu l’avait choisie parce qu'Il avait compris que son cœur était libre, ouvert, disponible, prêt à dire oui, le fameux « fiat » en latin ; pour nous il n’est pas toujours facile de dire « oui », nous sommes confrontés quelque fois à des évènements trop lourds et nous ne savons pas comment nous allons parvenir à répondre « oui »  au Seigneur mais en définitive c’est Lui qui s’arrangera pour nous faire dire oui ; on pourrait même dire que c’est Lui qui répond « oui » à notre place car n’oublions pas la fin de toute cette histoire, le « oui » du Christ sur la Croix ; Il accepte, pour nous tous, de dire « oui » et Il nous entraîne dans un « oui » qui nous entraine à la Résurrection ; c’est pour cela que l’on dit qu’au moment de l’Annonciation « ainsi notre salut  commence »,  il commence par cet abandon de la Mère de Dieu, par ce « oui » sans condition, par cette acceptation miraculeuse et la naissance du Christ ; alors c’est l’occasion, puisque nous fêtons la Très Sainte Mère de Dieu, c’est l’occasion de lui demander la grâce car la grâce est indispensable dans ce genre d’évènement ; l’Archange avait dit à Marie qu’elle avait été choisie et repérée par Dieu, c'est-à-dire que Dieu lui avait déjà donné la grâce depuis déjà longtemps pour qu’elle puisse dire « oui » à l’entrée au temple puis à l’annonce de l’Archange ; il nous faut la grâce ; et demandons à la Très Sainte Mère de Dieu d’avoir un petit morceau de cet abandon qu’elle a offert à Dieu pour que nous puissions à certains moments malgré l’impossible arriver à dire : « Qu’il me soit fait selon Ta Parole » et cela nous arrivera, nous est arrivé à tous, confrontés à l’impossible à nos yeux, mais n’oublions pas que le Seigneur Jésus nous a dit, à ses apôtres d’abord,  : « Ce qui est impossible à l’homme, est possible à Dieu » ; c’est Dieu qui va nous mettre dans ce mouvement d’abandon, qui pas-à-pas va nous apprendre à nous abandonner complètement de telle sorte qu’à la fin des temps, lorsque nous paraîtrons devant Lui nous pourrons nous abandonner totalement comme le fils prodigue qui s’abandonne dans les bras du Père ; nous serons des enfants prodigues, nous ne serons pas mieux que lui ; qu’aurons-nous à offrir ? Rien, sinon nos péchés mais le fils prodigue est venu avec ses fautes, ses péchés et le Père l’a accueilli, l’a embrassé et lui a donné la robe blanche pour la fête ; pour que nous puissions recevoir cette robe blanche il faut que nous nous exercions pas-à-pas, doucement, avec patience à l’abandon, à être capable d’arriver devant Dieu en état de pécheur mais en le reconnaissant et en acceptant sa miséricorde et son amour infini ; c’est alors que nous recevrons la robe blanche des élus.
Amen

 

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