Monastère Saint Silouane

Confession Myrrhophores

8/5/2022 Mc XV, 43 – XVI, 8     
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Pendant toute cette période pascale, tous les dimanches, nous avons un récit évangélique qui nous rappelle la Résurrection du Christ ; c’est ainsi que l’Eglise, dans sa pédagogie, nous permet de nous imprégner de ce grand mystère de la mort et de la Résurrection et le mystère de notre salut.

Aujourd'hui c’est le récit des Saintes Myrrhophores qui attire notre attention ; elles viennent, selon la coutume juive, embaumer le Corps du Christ mais elles viennent aussi – car d’autres auraient pu le faire – parce qu'elles aimaient beaucoup le Seigneur qu’elles avaient suivi tout au long de sa vie sur la terre ; lorsqu'elles se mirent en marche, il nous est dit qu’elles s’interrogèrent : comment pourraient-elles pousser la pierre qui avait été roulée pour fermer le tombeau ; en effet ces pierres étaient fort lourdes ; or quand elles arrivent la pierre est déjà roulée ; elles sont un peu stupéfaites, elles entrent dans le tombeau et là nouvelle stupéfaction : il n’y a plus personne ; seul un homme habillé de blanc, un ange, leur annonce que Jésus de Nazareth, - Celui qui a été crucifié et déposé dans ce tombeau - est ressuscité et il les charge d’annoncer aux apôtres la Résurrection du Christ qui va les retrouver en Galilée comme Il l’avait promis ; on peut s’arrêter un instant sur ce petit évènement qui semble un peu inaperçu : elles étaient inquiètes parce que la pierre était fort lourde et elles se demandaient comment elles pourraient dégager le tombeau. Si nous transposons cet évènement d’une manière spirituelle bien sûr et si nous faisons cette transposition pour chacun d’entre nous, il y a  là peut-être quelque chose de nourrissant ; en effet, le tombeau c’est le lieu de la mort et la mort pour nous chrétiens c’est le péché ; bien souvent nous avons du mal à nous débarrasser de nos mauvaises habitudes peccamineuses, à extirper de nos cœurs des passions, des tendances, des obsessions et souvent nous sommes, comme ces deux femmes, dans l’interrogation : qui pourra nous libérer de cette mort ? Qui pourra retirer cette pierre qui bouche mon âme, qui bouche mon coeur et qui empêche que l’on y rentre ? Mais pour chacun d’entre nous la pierre peut être roulée ; en effet, à chaque fois que nous prenons conscience de notre faiblesse, de nos chutes, de nos péchés, nous pouvons déjà dans la prière demander à Dieu de nous en libérer, de nous pardonner d’abord, de nous libérer de ces passions ou de ces mauvaises habitudes. Et puis il y a l’ange qui est là ; pour nous, nous avons notre ange gardien qui est toujours présent, qui est toujours là pour veiller sur nous, pour nous rappeler que le Christ est ressuscité et que nous sommes sauvés potentiellement de la mort et de la mort du péché ; notre ange gardien a un rôle très important, aussi important que celui de l’ange qui se trouvait dans la grotte du tombeau et qui a annoncé aux saintes femmes la Résurrection du Christ ; le rôle de l’ange gardien que nous avons tous est de nous faire revivre cette Résurrection au moment du salut qui nous libère. Une deuxième possibilité nous est offerte pour que la pierre soit roulée, c’est le sacrement de la confession de nos fautes ; ce sacrement en effet, où l’on vient se déposer dans l’état de mort dans lequel nous sommes par le péché ; ce sacrement qui permet, par la grâce de Dieu, d’être libéré de toutes ces fautes ; ce sacrement qui permet que la pierre qui ferme notre coeur et notre âme soit roulée sur le côté pour que, de nouveau, dans le coeur et dans l’âme, le Christ puisse venir nous dire qu’Il est ressuscité pour chacun d’entre nous ; C’est une grande grâce que ce sacrement et il nous faut y revenir régulièrement, certes chacun à notre rythme et selon nos possibilités mais régulièrement ; ne pas attendre ; lorsque la pensée nous vient de rencontrer notre confesseur et en nous servant de lui comme intermédiaire, nous déposons aux pieds du Christ nos fautes, nous allons vers le tombeau et en état de mort nous resuscitons, la pierre est roulée. Alors rendons grâce à Dieu une fois de plus pour ce mystère du salut que nous pouvons goûter dès à présent à chaque fois que nous entrons dans le processus que je viens de décrire. Demandons au Seigneur d’avoir ce réflexe dans la prière, dans le sacrement de confession, d’aller chercher le salut, de sortir de notre propre tombeau pour revivre debout dans la lumière du Christ.


 
 
Amen

Made in RapidWeaver