La Mère de Dieu
8/9/2018 Mt X, 37-XI, 1 Lc X, 38-42, XI, 27-28
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Nous fêtons aujourd'hui la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu, la Très Sainte Mère de Dieu que nos Pères sont comparées quelque fois au buisson ardent que Moïse vit dans le désert qui brulait et ne se consumait pas. Ils virent là une image, bien sûr, de la Mère de Dieu qui, tout en donnant naissance au Seigneur Jésus est restée vierge, intacte. Ils voient aussi qu’au milieu de ce buisson ardent Moïse entend : « Je suis Celui qui suis » ; c'est-à-dire qu’au milieu de ce buisson ardent le Christ se révèle. Si nous poursuivons la comparaison nous pouvons nous demander ce qu'est un buisson, même ardent ? Un amas de broussailles, pas grand-chose apparemment. Le Christ Jésus a voulu naître de la Mère de Dieu parce qu'elle était humble, humble comme un buisson dans un désert mais un buisson ardent, c'est-à-dire un buisson qui s’enflamme devant nous par sa pureté, sa beauté, sa tension vers Dieu. Oui, un buisson ce n’est pas grand-chose dans la nature, mais le Christ se révèle à Moïse au sein du buisson. Le Christ se révèle à nous dans le sein de la Mère de Dieu ; c’est là qu’Il choisit de s’incarner dans celle qui est à peine citée dans l’Evangile, celle dont nous connaissons très peu de chose mais l’essentiel : elle gardait, dans le silence, toutes les choses de Dieu dans son cœur. Alors nous avons là, pour chacun et chacune d’entre nous un modèle, un modèle extraordinaire, un modèle probablement irréalisable mais quand même qui nous invite à imiter le modèle de l’humilité et du silence. Vous comme moi savons qu’il est difficile d’être humble, notre nature corrompue a tendance à faire l’inverse mais la Mère de Dieu nous invite à tout retourner, à considérer que, comme elle, sur cette terre, nous sommes comme un buisson pas aussi ardent qu’elle mais que nous pouvons tenter d’être humbles et silencieux comme elle, d’accueillir la volonté de Dieu comme elle, d’accueillir ce que le Christ lui dit comme elle.
Cette fête de la Nativité de la Mère de Dieu peut nous sembler apparemment presqu’inconsistante : nous n’avons pas de texte qui révèle véritablement, de manière catégorique cet évènement ; cet évènement a plutôt été relaté dans les Evangiles apocryphes mais peu importe, nous savons, nous savons que la Mère de Dieu, dès sa naissance, cherche à être humble et c’est pour cela que nous avons si peu de textes qui racontent l’évènement. Alors, pour nous tous, qu’elle soit, oui, un modèle, qu’elle nous attire, qu’elle nous aimante vers le Christ comme elle-même l’a fait ; que nous nous offrions au Christ comme elle l’a fait ; que nous permettions au Christ de naître en nous, de vivre en nous par l’Esprit-Saint. Quels magnifiques repères nous avons pour notre vie quotidienne souvent tourmentée, bousculée ! Magnifique repère d’humilité, de silence là où le Christ a voulu naître pour nous sauver. Amen