Sacrement pénitence repentir
28/2/2021 Lc XV, 11-32
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Lorsque le Seigneur Jésus s’exprime par parabole, c’est qu’Il veut, avec insistance, nous faire comprendre quelque chose d’extrêmement important et, effectivement, cette parabole du fils prodigue que l’on connait bien est d’une richesse exceptionnelle. Ce jeune fils qui part loin de sa famille, ayant réclamé son bien, tombe dans le péché, la faiblesse, toutes sortes de chutes négatives jusqu’au moment où il n’a plus d’argent ; il souffre, c’est la famine ; il ne peut même pas manger, alors, alors il se souvient que son père donne du pain en quantité même à ses serviteurs et il se décide à rentrer à la maison. Ce fils prodigue qui est de retour vers le Père va confesser ses fautes devant Lui : en fait il confesse ses fautes mais en même temps confesse la miséricorde de Dieu car il va voir son Père écarter les bras pour l’accueillir, l’embrasser, ne lui faire aucun reproche et, dans la joie du retour, commander un festin, donner une belle robe et un anneau au doigt. C’est tout le mystère de l’amour de Dieu qui est en cause dans cette parabole sous une forme très particulière : la miséricorde ; et nous avons besoin de cette miséricorde car le fils prodigue c’est nous tous, c’est nous tous, c’est moi, c’est vous, c’est le monde entier car nous tombons tous par notre nature déchue d’une part et par nos faiblesses personnelles d’autre part, ; nous tombons tous dans le péché à certains moments et nous nous éloignons quelque fois très loin de Dieu – pour chacun l’histoire est différente bien sûr : il y a des petits éloignements et des éloignements plus conséquents et plus lourds ; mais nous comprenons par cette parabole que Dieu a un amour tellement grand que jamais Il ne nous fera un reproche si nous nous tournons vers Lui en reconnaissant notre faiblesse. Cette double confession est très riche pour chacun d’entre nous car nous la retrouvons d’une manière très particulière dans le sacrement de la confession où là aussi nous confessons nos fautes et nous confessons la miséricorde de Dieu. C’est un sacrement important que chacun doit vivre selon son rythme, que chacun doit, dans sa conscience, dans une vision de ce qu’il y a dans son coeur de ce qui est lourd, de ce qui devient difficile, trop difficile ; alors c’est le moment d’aller vers Dieu le Père, au travers de ce sacrement de la confession où le prêtre a été béni pour être l’intermédiaire entre Dieu et le pénitent ; dans cette rencontre, dans ce retour, dans ce retournement, dans cette conversion il y a quelque chose d’extraordinaire : joie du Père, joie de tout le Ciel nous est-il dit et joie de celui qui est réconcilié avec le Père en s’humiliant, certes, en avouant la vérité – ce n’est pas toujours facile bien évidemment ; mais il faut, pour avoir le courage de le faire, se souvenir que jamais le Seigneur ne nous rejettera, jamais. Quelque fois des pénitents viennent me dire : « Je vais me confesser mais je vais vous répéter des choses que vous avez déjà entendues plusieurs fois alors à quoi bon » ; mais si, il y a quelque chose de bon là-dedans ; même si c’est répétitif, même si ces chutes sont fréquentes, l’amour de Dieu est illimité ; il n’y a pas un moment où le Seigneur dira : « Maintenant cela suffit, cela fait 10 fois que tu fais la même chose, je ne veux plus te voir », jamais. Nous savons que le Bon Larron, le premier canonisé parmi les saints a vu, a entendu et a accueilli la miséricorde du Christ sur la croix.
Maintenant nous pouvons aussi faire une autre interprétation un peu particulière : à la fin de ce mouvement de retour vers le Père, on pourrait dire aussi que le fils prodigue est le Christ, non pas qu’il ait péché comme le fils prodigue – Il n’a jamais péché – mais Il porte nos péchés sur Lui et Il les dépose au Père pour que nous soyons adoptés par le Père dans l’amour ; donc quelque part le fils prodigue est un reflet, particulier certes, de ce que le Christ a fait pour nous à l’égard du Père. Lorsqu'IL est mort sur la croix - dans un état qui n’était pas plus brillant que ce fils prodigue qui avait tout perdu – apparemment, le Christ aussi avait tout perdu et Il était crucifié, mort et mis au tombeau, humiliation totale et pourtant et pourtant c’est ce qui nous a sauvé ; d’ailleurs quand le Seigneur Jésus remonte vers le Père au moment de l’Ascension, Il nous entraîne tous, c’est le même mouvement que le fils prodigue ; Il nous entraîne tous pour que nous rentrions dans notre conversion, dans notre retournement vers le Père et que nous recevions en plénitude l’amour du Père. C’est pour cela que cette parabole est importante et qu’elle fait partie des dimanches du Triode qui nous préparent au carême ; car le carême est un temps fort, important, pour que nous prenions conscience de l’intérêt de la mort et de la Résurrection du Christ pour nous, que nous prenions conscience que nous sommes des pécheurs et que probablement nous le serons -peut-être de moins en moins je l’espère - mais nous le serons toujours un petit peu même au moment de la mort.
Cette parabole est consolante, fortifiante, dynamisante, elle nous montre le chemin, le vrai chemin vers Dieu et comment marcher sur ce chemin. Nous avons tous les moyens à notre disposition. N’ayons pas peur d’aller nous confesser régulièrement, à notre rythme ; la confession n’est pas un sacrement qui nous donne un ticket pour aller communier, non, ce n’est pas cela du tout ; c’est un sacrement à part entière lié à l’Eucharistie comme tous les sacrements mais c’est un sacrement à part entière. Pourquoi nous passer de ce sacrement qui est si beau, si merveilleux, si réjouissant pour le coeur et l’âme ; et puis lorsque nous communions au Corps et au Sang du Christ nos petites fautes, toutes petites faute qui sont quand même des fautes, en recevant le Corps et le Sang du Christ disparaissent ; pour les grandes fautes il faudra aller se confesser ; pour ces toutes petites fautes : un énervement, une mauvaise pensée passagère, non entretenue, nous recevons la miséricorde de Dieu par le Corps et le Sang du Christ versé pour nous, donné pour nous ; le prêtre, à la fin de la communion dit : « Ceci a touché vos lèvres, vos péchés sont pardonnés et vos iniquités sont effacées ».
Que Dieu nous fasse comprendre par le coeur, par l’expérience, la beauté de ce sacrement, la beauté de cette parabole et qu’ainsi, pas-à-pas, peut-être chutes après chutes mais pas-à-pas quand même, nous nous avancions vers le chemin de l’Eternité où là l’amour de Dieu nous sera donné en totalité, en plénitude et pour toujours.
Amen