Mgr. Elisée: Théophanie
06/01/25 Enseignement
Théophanie
Monastère Saint Silouane
6 janvier 2025
Chers frères et sœurs !
Nous voilà aujourd’hui au bord du Jourdain où nous célébrons la première manifestation publique du Seigneur et nous pourrions même dire ; Son entrée dans la vie publique.
Pourtant, la solennité du baptême du Christ appartient quelque part encore au temps de Noël.
Certes c’est un adulte qui descend dans le Jourdain et trente ans se sont écoulés depuis les événements de Bethléem.
Monastère Saint Silouane
6 janvier 2025
Chers frères et sœurs !
Nous voilà aujourd’hui au bord du Jourdain où nous célébrons la première manifestation publique du Seigneur et nous pourrions même dire ; Son entrée dans la vie publique.
Pourtant, la solennité du baptême du Christ appartient quelque part encore au temps de Noël.
Certes c’est un adulte qui descend dans le Jourdain et trente ans se sont écoulés depuis les événements de Bethléem.
Mais avant de clore ce temps liturgique, l’Église veut compléter la révélation de l’identité de Celui que les bergers et l’étoile désignaient comme le Messie : aujourd’hui, Dieu le Père reconnaît Jésus comme Son Fils.
Mais revenons au texte de l’évangile : Jésus arrive de Galilée, c’est-à-dire d’une terre semi-païenne. Ce qui s’annonçait par la visite des mages commence à se réaliser concrètement. Certes le salut vient des juifs, mais le Christ est solidaire de tous les hommes, Il est venu rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés.
Saint Matthieu reste discret sur le baptême en lui-même et toute l’attention se trouve plutôt portée sur ce qui se passe au moment où le Seigneur sort des flots. Le Christ voit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui sous la forme d’une colombe et tous entendent la voix qui se fit entendre du Ciel, révélant l’identité du Christ : « Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui J’ai mis toute ma faveur ».
Le baptême du Seigneur s’inscrit donc bien dans le prolongement de la Nativité : comme à Bethléem avec les mages, quelque chose de décisif nous est manifesté sur l’identité du Christ et cette fois par l’action de l’Esprit-Saint et par la voix du Père Lui-même. Le caractère public de cette révélation trahit Son intention : manifester aux yeux de tous Celui dont Dieu a fait un témoin pour les nations, un guide et un chef pour les peuples.
Nous pouvons lire dans la première épître de Saint Jean que celui-ci annonce trois témoins : « l’Esprit, l’eau et le sang qui tous trois se rejoignent en un seul témoignage ». Au baptême dans le Jourdain, ils ne sont que deux à témoigner ; l’eau et l’Esprit ; ou plutôt l’Esprit reposant sur les eaux, couvant la création nouvelle qui surgit du Jourdain en la personne du Christ.
Au Golgotha, le Seigneur témoignera lui-même en versant Son sang pour nous, c’est-à-dire en descendant dans notre mort afin que nous puissions vivre de Sa vie. Nous retrouvons par ailleurs ces trois témoins au pied de la Croix où le Christ remit Son esprit et où l’un des soldats lui transperça le côté d’où il jaillit du sang et de l’eau.
Ce triple témoignage est celui que Dieu Lui-même rend à Son Fils, afin que nous devenions vainqueurs du monde en étant vraiment nés de Dieu.
Nous pourrions nous poser aussi la question de savoir pourquoi l’Esprit-Saint devait descendre sur le Christ au Jourdain ? Certes, « le Seigneur est le Fils de Dieu engendré de Sa substance et cela avant l’incarnation et avant tous les siècles » nous rappelle Saint Cyrille d’Alexandrie, mais le baptême n’ajoute rien à la filiation divine du Verbe incarné, mais il est la confirmation de cette filiation pour la conscience humaine du Christ.
Saint Cyrille nous précise encore que « si l’on dit que le Christ a reçu l’Esprit-Saint, c’est en tant qu’il s’est fait homme et en tant qu’il convenait à l’homme de Le recevoir ». Autrement dit, dans la personne du Christ, l’Esprit-Saint s’habitue petit à petit à demeurer dans l’homme et à se reposer parmi les hommes.
C’est donc pour nous que le Christ s’immerge aujourd’hui dans les eaux du Jourdain et dans les grandes eaux de la mort, afin de nous ressusciter avec Lui dans la puissance de l’Esprit que le Père envoie sur tous ceux qui par la foi entrent dans l’Alliance nouvelle et éternelle qu’Il a scellée avec nous dans le sang de l’Agneau et qu’Il renouvelle à chaque Eucharistie.
Alors chers frères et sœurs, osons affirmer au Seigneur notre foi en Lui et en Son dessein de salut ; osons vivre et incarner par chacun de nos actes que Sa parole ne reviendra pas sans résultat; surtout en ces temps où tout est mis en œuvre pour nous déshumaniser.
Et surtout; nous, moines et moniales devons ardemment implorer l'Esprit-Saint pour qu'Il nous fasse sortir de notre égocentrisme, de notre individualisme; qu'Il nous fasse sortir du petit "confort" dans lequel nous avons trop tendance à nous installer, tant nous sommes focalisés sur nos intérêts personnels qui n'ont rien de commun avec notre vie communautaire et de facto avec notre vie ecclésiale.
Que le Seigneur nous guide et nous assiste toujours plus dans notre quête de Lui puisqu’Il Se laisse trouver.
Abandonnons nos chemins de traverse pour revenir vers Lui, car Sa miséricorde est éternelle et Son pardon incommensurable.
Alors, en esprit et en vérité, nous pourrons Lui rendre grâce et proclamer Son nom, nous pourrons jubiler et crier de joie car « Dieu est avec nous » !
Amen !
Mais revenons au texte de l’évangile : Jésus arrive de Galilée, c’est-à-dire d’une terre semi-païenne. Ce qui s’annonçait par la visite des mages commence à se réaliser concrètement. Certes le salut vient des juifs, mais le Christ est solidaire de tous les hommes, Il est venu rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés.
Saint Matthieu reste discret sur le baptême en lui-même et toute l’attention se trouve plutôt portée sur ce qui se passe au moment où le Seigneur sort des flots. Le Christ voit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui sous la forme d’une colombe et tous entendent la voix qui se fit entendre du Ciel, révélant l’identité du Christ : « Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui J’ai mis toute ma faveur ».
Le baptême du Seigneur s’inscrit donc bien dans le prolongement de la Nativité : comme à Bethléem avec les mages, quelque chose de décisif nous est manifesté sur l’identité du Christ et cette fois par l’action de l’Esprit-Saint et par la voix du Père Lui-même. Le caractère public de cette révélation trahit Son intention : manifester aux yeux de tous Celui dont Dieu a fait un témoin pour les nations, un guide et un chef pour les peuples.
Nous pouvons lire dans la première épître de Saint Jean que celui-ci annonce trois témoins : « l’Esprit, l’eau et le sang qui tous trois se rejoignent en un seul témoignage ». Au baptême dans le Jourdain, ils ne sont que deux à témoigner ; l’eau et l’Esprit ; ou plutôt l’Esprit reposant sur les eaux, couvant la création nouvelle qui surgit du Jourdain en la personne du Christ.
Au Golgotha, le Seigneur témoignera lui-même en versant Son sang pour nous, c’est-à-dire en descendant dans notre mort afin que nous puissions vivre de Sa vie. Nous retrouvons par ailleurs ces trois témoins au pied de la Croix où le Christ remit Son esprit et où l’un des soldats lui transperça le côté d’où il jaillit du sang et de l’eau.
Ce triple témoignage est celui que Dieu Lui-même rend à Son Fils, afin que nous devenions vainqueurs du monde en étant vraiment nés de Dieu.
Nous pourrions nous poser aussi la question de savoir pourquoi l’Esprit-Saint devait descendre sur le Christ au Jourdain ? Certes, « le Seigneur est le Fils de Dieu engendré de Sa substance et cela avant l’incarnation et avant tous les siècles » nous rappelle Saint Cyrille d’Alexandrie, mais le baptême n’ajoute rien à la filiation divine du Verbe incarné, mais il est la confirmation de cette filiation pour la conscience humaine du Christ.
Saint Cyrille nous précise encore que « si l’on dit que le Christ a reçu l’Esprit-Saint, c’est en tant qu’il s’est fait homme et en tant qu’il convenait à l’homme de Le recevoir ». Autrement dit, dans la personne du Christ, l’Esprit-Saint s’habitue petit à petit à demeurer dans l’homme et à se reposer parmi les hommes.
C’est donc pour nous que le Christ s’immerge aujourd’hui dans les eaux du Jourdain et dans les grandes eaux de la mort, afin de nous ressusciter avec Lui dans la puissance de l’Esprit que le Père envoie sur tous ceux qui par la foi entrent dans l’Alliance nouvelle et éternelle qu’Il a scellée avec nous dans le sang de l’Agneau et qu’Il renouvelle à chaque Eucharistie.
Alors chers frères et sœurs, osons affirmer au Seigneur notre foi en Lui et en Son dessein de salut ; osons vivre et incarner par chacun de nos actes que Sa parole ne reviendra pas sans résultat; surtout en ces temps où tout est mis en œuvre pour nous déshumaniser.
Et surtout; nous, moines et moniales devons ardemment implorer l'Esprit-Saint pour qu'Il nous fasse sortir de notre égocentrisme, de notre individualisme; qu'Il nous fasse sortir du petit "confort" dans lequel nous avons trop tendance à nous installer, tant nous sommes focalisés sur nos intérêts personnels qui n'ont rien de commun avec notre vie communautaire et de facto avec notre vie ecclésiale.
Que le Seigneur nous guide et nous assiste toujours plus dans notre quête de Lui puisqu’Il Se laisse trouver.
Abandonnons nos chemins de traverse pour revenir vers Lui, car Sa miséricorde est éternelle et Son pardon incommensurable.
Alors, en esprit et en vérité, nous pourrons Lui rendre grâce et proclamer Son nom, nous pourrons jubiler et crier de joie car « Dieu est avec nous » !
Amen !