Compassion du Christ
8/12/2019 Lc X, 25-37
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Cette route qui descendait de Jérusalem à Jéricho, c’est notre route, notre route à chacun d’entre nous : c’est la route où, à certains moments, nous nous trouvons comme cet homme, blessé, attaqué, presque mort, souffrant ; et le Bon Samaritain, celui qui passe près de lui et qui est le seul à s’arrêter près de lui, c’est Jésus, Lui-même, Jésus le Christ qui va devenir, qui devient l’image de la compassion du Père ; oui, Jésus, comme ce Bon Samaritain qui verse de l’huile et du vin sur les plaies de cet homme et qui prend soin de lui à plusieurs reprises, Jésus est toujours là près de nous qui souffrons, qui sommes blessés d’une manière ou d’une autre, pour panser nos plaies en appliquant sur ces plaies la compassion du Père ; c’est quelque chose auquel nous ne pensons peut-être pas toujours et pourtant, et pourtant nos Pères nous disent que lorsque nous communions au Corps et au Sang du Christ nous recevons un médicament pour guérir nos plaies ; lorsque nous nous approchons du saint calice, avons-nous suffisamment conscience que nous allons être guéris ? Lorsque tout le monde a communié, le prêtre ou l’évêque dit : « Ceci a touché vos lèvres, vos péchés sont pardonnés, vos iniquités sont effacées », autrement dit, vos plaies sont guéries par la compassion du Christ ; alors bien sûr, il ne s’agit pas de se dire : « je suis digne, je ne suis pas digne de m’approcher du calice » ; qui est digne ? Moi ? Vous ? Personne ; il ne s’agit pas de dignité, il s’agit de se laisser guérir, de se laisser toucher par la compassion de Jésus ; quelle grâce magnifique qu’en tant que chrétiens nous recevons ; quelle grâce magnifique qui nous remet debout, quelle grâce magnifique qui nous redonne force et dynamisme pour poursuivre notre chemin sur cette longue route de Jérusalem à Jéricho. Ceci aussi entraîne une certaine responsabilité de la part de notre personne de chrétien parce qu'il y a aussi sur cette route de Jérusalem à Jéricho, à un certain moment, notre frère ou notre sœur qui est là, blessé, pour une raison ou pour une autre ; alors, allons-nous faire comme le prêtre, le lévite ? passer sans rien voir ou passer de l’autre côté de la route ou bien allons-nous faire comme la Bon Samaritain, à l’image de Jésus, nous approcher en aidant, en soulageant, en offrant nous aussi de la compassion de la manière que nous pouvons, par la prière, par l’amour qui jaillit du coeur, par le soulagement peut-être aussi, par un mot, un sourire, un geste, quelque chose qui peut-être peut nous paraître presque insignifiant : mais vous savez, dans nos vies, lorsque nous souffrons intérieurement à cause de nos fautes peut-être ou pour d’autres raisons, lorsque nous avons en face de nous un sourire, un geste d’apaisement, une compréhension, une compassion cela nous fait du bien. C’est ce que Jésus veut nous enseigner au travers de ce récit aujourd'hui ; Il nous enseigne, oui par la Parole – nous l’avons entendu – mais aussi par ce qu’Il a fait et qu’Il continue de faire tous les jours pour nous : appliquer le baume de la compassion du Père sur nos plaies et cela ne s’arrêtera qu’à la fin des temps. Nous avons donc à notre disposition l’amour infini du Christ, sa miséricorde, sa compassion ; nous ne devons pas avoir peur, la peur vient toujours du démon qui veut nous déstabiliser mais nous devons savoir que nous avons sans cesse l’Être le plus parfait de la compassion, l’icône du Père, le Christ Jésus ; cela doit nous consoler, nous conforter, nous relever ; certes à certains moments nous tombons dans des fautes plus ou moins graves, plus ou moins accablantes ; nous sommes tristes ; nous n’aurions pas voulu et nous avons quand même cédé à la tentation ou à notre mauvais penchant mais le Christ est là, pourquoi avoir peur ? Pourquoi se réfugier dans la culpabilité qui n’a aucun sens ? La culpabilité c’est une espèce de sentiment psychosociologique qui n’a rien de chrétien ; non, nous devons avec humilité – ce qui n’est pas la même chose – dans la vérité de nous-même, nous laisser guérir par la compassion du Seigneur. Oui, c’est une grande grâce et une grande chance que nous avons mais cela entraîne, comme je vous l’ai souvent dit, une responsabilité : nous aussi nous devons devenir l’icône de la compassion du Christ qui est Lui-même icône de la compassion du Père ; nous devons prendre le relai à certains moments ; à nous de trouver les moyens les meilleurs, les plus adéquats, les plus en correspondance avec les besoins de notre frère qui attend sur le bord de la route. Alors nous pourrons remonter de Jéricho à Jérusalem à la Jérusalem céleste car nous aurons accompli ce que le Seigneur Lui-même fait à la perfection, nous aurons essayé nous-mêmes de L’imiter pour être membre du Christ, pour être chrétien.
Amen 5.41