Combat contre les tentations
12/11/2017 Lc VIII, 26-39
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Le récit de ce miracle des possédés a un côté quelque peu spectaculaire au travers de l’histoire de ces pauvres cochons qui tombent dans le lac. D’ailleurs ce seront plutôt les propriétaires des cochons qui seront « pauvres ». Mais là n’est pas le point le plus important de ce récit. Il me semble en tout cas que nous devons réfléchir, méditer, prier sur cette manière dont le Seigneur guérit ces possédés. Ils étaient possédés, c'est-à-dire qu’ils ne pouvaient plus être eux-mêmes. Ils étaient habités par l’action du démon. Alors aujourd'hui, dans certains milieux en tout cas, ont dit que le démon c’est une invention, cela n’existe pas. Et bien moi j’affirme ici que le démon existe et le récit que nous venons d’entendre nous le prouve et c’est la Parole de Dieu. Le démon existe et il n’est pas très difficile de comprendre qu’il agit malheureusement aujourd'hui dans notre monde, dans notre monde mais aussi dans notre petit monde à nous car si nous voulons bien regarder notre vie, nous allons constater qu’il nous arrive, à certains moments, de subir des tentations, c'est-à-dire des tentatives du démon pour qu’il puisse nous détruire. Alors il faut être très clair : il ne peut pas nous détruire sauf si évidemment on accueille sa tentative mais autrement il est vaincu par le Christ. Mais au demeurant le combat sera toujours le combat jusqu’à la fin des temps et le démon essaiera toujours de nous tenter, de nous faire entrer dans toutes sortes de tentations. C’est comme une prise de pouvoir. C’est comme un terrorisme sous-jacent qui est en nous pour nous faire exploser, tomber, mourir et en tout cas nous mettre dans le découragement, voire le désespoir. Les tentations sont de tous ordres et nous les connaissons bien. Oui, il y a le découragement qui est une tentation. Il y a l’oubli de la prière lorsque nous sommes dans une situation difficile. Nous sentons bien que nous sommes tentés, que nous sommes poussés à agir non pas selon ce que nous désirons profondément mais sur ce qui est proposé à l’instant ; si nous oublions la prière, nous oublions de nous tourner vers Dieu alors le démon peut continuer de nous tenter. Il y a, parmi d’autres tentations, la susceptibilité : la subtilité du démon qui agit sur notre sensibilité, pour nous rendre susceptible, qui agit sur notre orgueil pour le développer et cette susceptibilité est souvent cause de souffrance, de drame. Mais c’est de nous que je parle, de moi comme de vous. Et puis une autre tentation c’est aussi l’oubli de l’amour du Christ qui est sans condition, qui s’offre à nous. Il suffit en un instant de nous tourner vers Lui et de Lui dire : « Seigneur aie pitié » pour qu’alors Il intervienne. Si nous oublions le Christ et nous nous laissons aller à ces tentations – et il y en a bien d’autres encore – c’est parce que notre nature est déchue, d’une part et d’autre part nous laissons entrer le démon en nous. Alors il faut combattre, combattre (– et les Pères vont jusqu’à dire que nous avons le droit d’être en colère vis-à-vis du démon. Ils considèrent la colère comme une vertu à ce moment-là. Pas la colère contre notre frère mais la colère contre le démon devient une vertu). Il faut chasser le démon mais attention il ne faut pas oublier que ce combat c’est le Christ qui le vit en nous et c’est pour cette raison qu’il faut L’appeler dans la prière, dans la supplication, dans les larmes pour qu’Il vienne combattre en nous car tous seuls nous ne pouvons pas combattre. C’est pour cette raison que les Gadaréniens qui étaient possédés criaient. Certes les démons criaient encore plus fort et ce sont eux qui se sont adressés au Christ mais ils n’avaient pas compris que le Christ allait agir en les chassant. Alors oui, il faut que le Christ soit en nous et pour ce faire il nous faut prendre les moyens de la prière, des sacrements, de la supplication puis exercer les vertus d’humilité, de simplicité, d’abnégation. Si nous sommes sur ce chemin-là alors oui le Christ pourra combattre en nous contre ceux qui nous attaquent et nous l’aideront à combattre bien sûr. Il y aura alors comme une symphonie de volontés entre notre volonté d’être libérés des tentations et la volonté du Christ de chasser le démon qui est en nous. C’est cette symphonie qu’il faut vivre, qu’il faut chercher à vivre. Le démon ne peut jamais nous atteindre car même si nous tombons, même si nous chutons très bas, il suffit de crier vers le Christ et c’en est fini du démon, même s’il pense avoir gagné pendant un temps, il n’a pas gagné grand-chose car si nous crions vers le Christ, nous gagnons l’amour et avec l’amour tout est possible ; l’amour de Dieu est surpuissant.
Oui, nous aurons toute notre vie un combat à mener car le combat durera jusqu’à la fin des temps. Mais ce n’est qu’un combat, ce n’est pas une destruction si nous le voulons. Alors laissons le Christ combattre en nous, appelons-Le : « Dieu viens à mon aide. Hâte-Toi de me secourir » dit le psalmiste. Par ailleurs le psalmiste dit : « Un pauvre a crié. Dieu l’écoute », et encore dans le psaume 50 : « D’un cœur broyé [par le péché] et humilié [par le péché] Dieu n’a point de mépris ». Voilà peut-être le message que le Seigneur nous propose aujourd'hui : de tenter de vivre, à chaque fois que nécessaire, cette communion avec Lui pour le combat, le bon combat, comme dit Saint Paul, le bon combat, pas le combat de la guerre, pas le combat de la haine, pas le combat du mépris de son frère ou de sa sœur, le bon combat, celui que l’on mène avec le Christ et seulement avec le Christ.
Amen