Monastère Saint Silouane

La Parole de Dieu

La Parole de Dieu
13/11/2016   Ga II, 16-20    Luc VIII, 5-15


Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Dans l’Epître – vous l’avez certainement remarqué – Saint Paul nous dit : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ». Et la Parabole que nous venons d’entendre, et que je ne vais pas vous réexpliquer puisque le Christ l’a suffisamment fait, cristallise en quelque sorte ce que Saint Paul nous dit. Tout est centré, dans cette parabole, sur la Parole de Dieu et lorsque Saint Paul nous dit : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » il aurait pu ajouter « Et Il y vit par sa Parole ». Car Il est Parole, Il est le Logos, il est celui qui est venu pour sauver les hommes et leur offrir sa Parole comme repère, comme élément de consolation à certains moments, comme encouragement, comme dynamisme. Alors – vous l’avez bien compris – le questionnement que propose le Christ devient : « Que fais-tu de ma Parole ? ». Tu la regarde ? Tu l’embrasses ? Tu l’écoutes distraitement ? Tu la lis ? Tu la médites ? Tu l’incorpores à ta vie ? Tu en fais ta vie ? Ou bien tu n’en fais rien ? Car nous avons, dans la Parole du Christ absolument toutes les réponses au questionnement que nous pouvons avoir dans nos vies, toutes. Et nous avons des propositions et même des commandements de la part du Christ. Alors c’est là qu’est la véritable question. Qu'est-ce que je fais de la Parole de Dieu ? Est-ce que je me contente de l’entendre de temps en temps dans l’église ? Ce n’est déjà pas si mal.  Est-ce que je la lis chez moi de temps en temps ? C’est mieux. Est-ce que je la lis régulièrement ? C’est encore mieux. Et qu'est-ce que j’en fais ensuite ? Car lire est une chose. Combien d’entre nous ont lu des romans et ne sont pas capables de dire aujourd'hui  ce qu’ils ont lu trois ans après. Est-ce que la Parole de Dieu résonne en nous de telle sorte que nous nous en souvenons, qu’elle nous marque, qu’elle nous donne force, sens à notre vie ? Lorsque le Seigneur s’est incarné c’était pour venir nous dire quelque chose, autrement dit, prononcer des paroles et ce qu’Il nous dit est vital. Nous pourrions citer de très nombreuses paroles du Christ qui ont toutes un sens fort et que nous pouvons retenir pour nos vies, pour vivre vraiment. Si l’on ne vit pas de la Parole de Dieu, nous ne vivons que sur un pied, il nous manque quelque chose. Certes il y a les sacrements de l’Eglise mais les sacrements sont toujours entourés de la Parole de Dieu, comme un support aux sacrements. Les sacrements ne sont pas distribués comme dans un distributeur automatique. Il y a la Parole de Dieu autour du sacrement, toujours, sous une forme ou sous une autre et il est important d’y être attentif. C’est pour cette raison que, dans nos liturgies, le diacre répète souvent : « Soyons attentifs ». C’était d’abord, à l’origine, parce que les Liturgies étaient en Orient et qu’en Orient le désordre est facile mais il est facile aussi ailleurs… on le sait ! Ce qui est fondamental dans cette invitation c’est : « Soyons attentifs à ce qui se dit, à ce qui se vit ». Car ce qui se dit doit devenir vie dans nos cœurs, dans nos âmes et dans les conséquences que cela a autour de nous. Nous avons tous entendu depuis notre enfance : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » et nous le répétons dans le « Notre Père » et nous répétons le « Notre Père » souvent. Cela a-t-il eu une résonnance dans notre vie d’aimer notre prochain comme nous-même ? J’ajouterais : comme nous-même nous sommes aimés de Dieu. Vivons-nous de cette Parole ou bien la considérons-nous comme formelle, de même que l’on trouve aux frontons des mairies « Liberté, égalité, fraternité », très belle formule, mais qu’elle résonnance a-t-elle ? Il faut que tout cela soit concret . La Parole de Dieu est vie, la Parole de Dieu nous donne force, la Parole de Dieu nous fait grandir, la Parole de Dieu nous fait avancer sur le chemin de sainteté qui est le nôtre. Alors voilà, je pense que cette parabole que nous explique très clairement le Christ, nous pourrons la relire, bien sûr, la méditer, la faire nôtre et surtout essayer de voir où on en est par rapport à cette parabole. Il y a plusieurs possibilités : dans quelle situation suis-je ? Dois-je rectifier cette situation et si je dois la rectifier alors il faut que je fasse appel au Seigneur, de nouveau à sa Parole, cette Parole où Il nous dit : « Venez à Moi vous tous qui peinez et je vous soulagerai. Frappez à ma porte et je l’ouvrirai ». Voilà, peut-être la leçon d’aujourd'hui est là : Qu'est-ce que je fais de la Parole de Dieu ? Est-ce que je la fais mienne ou je la laisse dans sa très belle reliure de cuir dans ma bibliothèque ? Toute la question est là.
Amen

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