Dimanche de St Grégoire Palamas
31/3/24 Mc II, 1-12 Dimanche de St Grégoire Palamas
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Le récit que nous venons d’entendre est d’une très grande richesse, une très grande richesse spirituelle pour ceux qui ont assisté à ce double miracle et également pour nous tous. De cet homme qui était paralysé, la première chose que nous pouvons dire c’est que de lui-même il ne pouvait rien faire, ni marcher, ni parler, ni agir de quelque manière que ce soit mais ce sont ses amis qui croyaient que le Christ pouvait le guérir qui, avec beaucoup d’astuce, défirent une partie du toit de la maison où se trouvait Jésus et beaucoup de monde pour pouvoir descendre cet homme paralytique de façon qu’il se trouve près de Jésus ;
Ce qu’il faut remarquer d’abord c’est que le Seigneur Jésus, nous est-il dit, voyant la foi de ceux qui avaient démonté le toit et descendu le paralytique, voyant leur foi, voulut guérir le paralytique mais il commença par dire quelque chose qui a surpris certaines des personnes qui étaient présentes car il dit à cet homme : « Va, tes péchés te sont remis » ; alors il faut faire une première remarque : c’est que pour le Seigneur Jésus le plus important, ce n’est pas tant de guérir le paralytique dans son corps – même si cela a une importance - que dans son âme qui elle-même est paralysée par ses fautes ; alors cela ne plaît pas à certains de ceux qui étaient là et qui dans leur cœur jugeaient le Christ considérant qu’Il n’avait pas le droit de pardonner les péchés puisque Dieu seul peut pardonner les péchés ; mais Jésus qui lisait dans leur cœur et qui a compris leurs mauvaises intentions leur expliqua : « Qu'est-ce qui est le plus facile de dire, tes péchés te sont remis ou bien lève-toi et marche ? Alors pour que vous compreniez que le Fils de l’Homme peut tout » il dit au paralytique : « Lève-toi, prends ton grabat et rentre chez toi » ; un tout petit détail : « Prends ton grabat avec toi ». Il aurait plus le laisser sur la place car cela ne devait pas être un lit d’un confort exceptionnel mais Il demande au paralytique de prendre son grabat pour que celui-ci devienne comme un souvenir de ce qui s’était passé, souvenir de ce miracle que Jésus a accompli, double miracle : pardon des péchés et guérison du corps. Ensuite je dirais que pour nous qui entendons ce récit, il ne s’agit pas d’une simple histoire – fût-elle très belle et tout à fait édifiante – mais il y a quelque chose que nous pourrions peut-être méditer c’est que le Seigneur insiste – en commençant par là – sur la nécessité de pardonner les péchés à cet homme ; qu'est-ce que cela veut dire pour nous, à chacun d’entre nous ? Nous demandons souvent – et nous devons le faire à juste titre – d’avoir quelques bénédictions, quelques guérisons, quelques soulagements de la part de Dieu lorsque nous sommes face à quelque maladie ou accident grave ou autre problème physique mais le Seigneur met l’accent sur une autre question - le péché ; Il pardonne d’abord les péchés de celui qui les a commis ; ce qui veut dire que pour nous nous devrions être attentifs au fait de demander régulièrement et avec foi que le Seigneur nous pardonne nos péchés ; oh certes, nous le faisons : lorsque nous chantons « Kyrie eleison, Seigneur aie pitié » mais « Aie pitié de mes péchés ou aie pitié de mon corps malade ? » Nous le faisons aussi d’une manière plus précise lorsque nous récitons la « Prière de Jésus : Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur » ; alors là il y a une avancée dans notre conscience car nous constatons que nous sommes pécheurs et que seul le Seigneur peut nous remettre nos péchés ; compte tenu de l’importance de ce constat, cela devrait avoir une conséquence pour chacun d’entre nous : pratiquer le sacrement de la confession ou du repentir ; toutefois ce n’est pas le sacrement le plus fréquenté, loin de là ; pourtant, d’après le Seigneur, c’est très important d’être pardonné et ceux qui choisissent de se confesser déposent leurs fautes aux pieds du Christ, par l’intermédiaire du prêtre qui n’est qu’un intermédiaire : il sera chargé de porter vers le Christ toutes ces fautes et de Lui demander de pardonner à celui ou à celle qui est venu déposer toutes ces fautes ; lorsque nous expérimentons ce sacrement nous ressentons tous une joie profonde, une paix profonde, une libération comme si avant nous étions enchaînés et d’un seule coup les chaînes se brisaient, comme si avant nous étions menottés et comme si après les menottes tombaient et c’est bien ce qui se passe car si nous allons vers le Seigneur, vers le prêtre pour lui dire nos fautes, avec sincérité, avec le désir profond du repentir qui est le rejet catégorique de ce que nous avons vécu de négatif, si nous allons ainsi vers le Seigneur dans cette attitude, alors oui, nous repartirons le cœur joyeux et heureux ; parce que tout simplement tout aura été effacé, toutes les fautes commises auront été éliminées ; c’est le Seigneur Lui-même qui a proposé à ses apôtres d’avoir cette possibilité de pardonner à ceux qui viendraient vers eux et de pardonner autant de fois qu’il serait nécessaire - 77 fois, sept fois dit-il à St Pierre, c'est-à-dire sans limite ; alors nous qui savons que nous pouvons être pardonné à chaque fois que nous avons commis une faute, pourquoi n’allons-nous pas plus fréquemment vers ce sacrement qui nous libère – non pas d’une manière psychologique mais d’une manière spirituelle – de tout ce qui encombre notre cœur et notre âme ? Et qui plus est nous recevons à ce moment-là une grâce particulière lors de l’absolution, la grâce du Seigneur descend sur nous pour nous donner force, courage, confiance pour continuer le chemin en évitant le péché ; c’est pour cela que cet Evangile – je le disais au début – est d’une grande importance spirituelle parce qu'il comporte beaucoup d’aspects ; chacun prendra pour lui l’aspect qui lui convient et qui lui correspond le mieux mais il me semble – il me semble – que le dernier aspect, celui par lequel le Seigneur Jésus pardonne les péchés de ce paralytique et par conséquent Il nous pardonne car nous sommes tous paralysés dans notre âme par nos fautes ; si nous recevons ce bénéfice, ce sera une grande joie non seulement dans notre cœur mais rappelez-vous ce que le Christ a dit : il y a beaucoup plus de joie dans le ciel pour tous ceux qui s’y trouvent quand ils savent que le pécheur est pardonné, il y a plus de joie dans le ciel que pour les justes ; cette joie, pourquoi nous en priver ? Oh bien sûr nous avons une espèce de pudeur qui est une tentation en définitive ; combien de fois le Seigneur nous entend nous dire– et cela est soufflé par le démon : « Tu n’as pas besoin d’aller raconter toutes tes histoires puisque Dieu te pardonne de toute façon, il est miséricordieux » ; oui, il est miséricordieux mais à condition qu’il y ait une matière pour qu’Il applique sa miséricorde ; s’il n’y a rien, pourquoi Dieu appliquerait-il sa miséricorde ? le sacrement de la Confession est beaucoup plus important que nous le croyons ; bien sûr comme tous les sacrements il est lié à l’Eucharistie – lorsque nous la recevons en conscience et avec la liberté du cœur et de l’âme, notre liberté spirituelle est retrouvée ; j’ai entendu, il y a quelques temps, une phrase très simple mais c’était le moment que j’entende cette phrase pour moi, j’en avais besoin à ce moment-là – cette phrase, un saint homme d’aujourd'hui l’a dite : « Dieu ne se lasse jamais d’accorder son pardon », « Dieu ne se lasse jamais d’accorder son pardon » ; alors ne nous privons pas de ce pardon, allons, courrons le plus vite possible vers Celui qui pardonne parce qu'Il nous aime.
Amen