Monastère Saint Silouane

Miséricorde

Miséricorde
31/1/2016   Lc XVIII, 35-43
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Le récit qui vient de nous être lu cristallise ce qui marque toute la présence du Christ au milieu de son peuple durant cette période où au milieu de ses apôtres et de son peuple Il a enseigné tous ceux qui voulaient bien l’entendre. En effet, le Seigneur Jésus tout au long de cette vie sur cette terre n’a cessé d’apporter à tous un grand amour  et particulièrement à ceux qui étaient affaiblis d’une manière ou d’une autre, soit dans leur corps, soit dans leur âme. En fait, ce que Jésus vit là, ce qu’il applique aux hommes de la terre c’est sa miséricorde. Dieu est miséricordieux et Jésus, dans un autre endroit nous l’a dit de manière tout à fait explicite : « Venez à Moi, vous tous qui peinez et je vous soulagerai ». Cette parole qui s’adresse à ses contemporains s’adresse aussi à nous tous. Par la miséricorde de Dieu et cet amour infini qui s’offre à chacun d’entre nous lorsque nous en avons besoin et lorsque dans la foi nous demandons le secours de Dieu. Bien sûr cela nécessite la foi. Le Seigneur le dit : « Ta foi t’a sauvé ». Mais, au-delà de la foi c’est l’amour de Dieu qui vient en conséquence de cette foi et qui se dépose sur celui ou celle qui demande le secours. La miséricorde de Dieu nous est offerte à tous, qui que nous soyons, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons même si nous constatons et surtout si nous constatons que nous sommes capables de tomber dans le péché, voire le péché grave. A chaque fois que nous nous tournons vers le Seigneur en ayant conscience de notre faiblesse, le Seigneur nous dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Il suffit de lui répondre : « Seigneur guéris-moi ». Si nous sommes dans cette attitude humble, de demande dans la foi, alors le Seigneur appliquera sa miséricorde. Nous avons tous, à un moment ou à un autre reçu la miséricorde de Dieu et il est important que nous en ayons le souvenir plus particulièrement dans les moments de trouble, d’inquiétude, d’angoisse qui sans doute peuvent nous traverser un certain temps de notre vie. Oui, la miséricorde de Dieu s’offre à tous. C’est un mystère que cet amour infini qui n’a de cesse de s’offrir ; c’est un mystère dont nous sommes les bénéficiaires ; c’est un mystère qui n’a pas de fin. Il suffit de se tourner vers le Seigneur humblement, simplement, en reconnaissant qui nous sommes, où nous en sommes pour que le Seigneur applique sa miséricorde. Saint Paul le disait dans son épître et nous le dirons tout à l’heure avant de communier : nous dirons que nous désirons le Seigneur bien que nous soyons pécheurs et même nous ajouterons comme Saint Paul, le premier parmi les pécheurs car pour le Seigneur le péché est un mal mais le pécheur est toujours accueilli quels que soient ses péchés, quelle que soit sa faute car au moment où cet aveugle s’est tourné vers le Seigneur et qu’il lui a demandé de recouvrer la vue, à l’instant même, il retrouva la vue. Il y a une petite phrase que, peut-être, nous n’avons pas entendue. En effet, cet homme crie vers le Seigneur, cela gêne certains de ceux qui accompagnent Jésus et ils veulent l’écarter et même ils menacent cet homme pour qu’il fasse silence et cet homme crie encore plus fort pour être entendu. Jésus s’arrête et ordonne à ceux qui voulaient l’écarter de le conduire vers Lui.  En effet, ceux qui voulaient écarter cet homme parce qu'il était gênant n’avait pas compris que, s’il criait, c’est qu’il avait un grand besoin et Jésus, Lui, l’avait compris et a rendu responsable ceux qui voulaient l’écarter en leur demandant de le conduire vers Lui. Cela veut dire pour chacun d’entre nous que nous sommes aussi responsables de ce que nous avons reçu une fois ou l’autre de cette miséricorde. Bien sûr, nous pouvons rendre grâce à Dieu – nous devons le faire – mais nous devons aussi être capables de présenter au Seigneur ceux qui souffrent, ceux qui ont besoin de cette miséricorde, de le lui présenter pour qu’il applique cette miséricorde à ceux qui sont dans le malheur, à ceux qui ont besoin de cet amour qui viendra comme un baume  apaisant leurs plaies. Alors oui, n’ayons pas peur pour chacun d’entre nous de demander au Seigneur Jésus qu’il applique sa miséricorde sur nous et soyons responsables de la réception de cette miséricorde et permettons, offrons-la à ceux qui souffrent en les présentant au Seigneur dans une intercession fervente, sainte, de telle sorte que le Seigneur, nous écoutant, distribue et distribue sans compter son amour infini.
Amen

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