Monastère Saint Silouane

L'Ascension

13/6/24          Lc XXIV, 36-53   Ascension
 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen

« Ayant pris sur tes épaules, notre nature égarée, Tu T’es élevé et Tu l’as portée auprès de Dieu le Père ». Cette prière c’est celle que l’évêque dit lorsqu'on lui remet ses vêtements liturgiques et particulièrement lorsqu'on lui pose sur les épaules ce que l’on appelle l’omophore qui est ce vêtement blanc qui représente la brebis égarée que le Bon Pasteur est allée chercher laissant les autres pour s’occuper d’elle et la ramener au bercail ; cette phrase résume – me semble-t-il – le mystère de l’Ascension que nous vivons aujourd'hui ;

en effet, le Seigneur, en s’incarnant, en venant sur la terre vivre avec nous, en subissant toutes les conséquences du péché sans avoir péché Lui-même, a effectivement porté sur ses épaules notre nature égarée, égarée depuis la faute d’Adam et Eve, nos premiers parents mais aussi nos propres fautes ; c’est pour cette raison que les apôtres furent remplis de joie en rentrant à Jérusalem car ils avaient compris qu’en s’élevant vers le Père le Seigneur Jésus nous emmenait tous dans son Corps d’homme, c'est-à-dire notre corps,  vers le Père pour que nous soyons accueillis, sanctifiés et bénis dans l’amour divin ; oui cela résume bien l’Ascension du Christ, en quelque sorte la fin de sa mission sur cette terre ; « Il a pris sur ses épaules notre nature égarée et s’étant élevé, Il l’a portée auprès du Père » ; il y a effectivement de quoi se réjouir car c’est le salut que le Christ manifeste dans sa plénitude en s’élevant vers le Père, c’est l’humanité entière qu’Il tire avec Lui pour la présenter à la miséricorde divine.

La deuxième raison pour laquelle les apôtres rentrèrent en joie vers Jérusalem et accomplirent la demande du Seigneur de rester dans la prière jusqu’à la descente de l’Esprit-Saint c’était justement l’espoir de voir descendre cet Esprit qui allait ouvrir les yeux de leur âme pour comprendre tous les mystères du salut car sans l’Esprit-Saint ni eux, ni nous ne pouvons comprendre ce mystère inégalable, le mystère de l’amour ; car, vous  le savez, lorsque Adam et Eve furent remis hors du paradis pour réapprendre la relation qu’ils devaient mener avec Dieu, Dieu avait déjà prévu d’envoyer son Fils pour sauver Adam, Eve et tous les autres jusqu’à la fin des temps ; comme les apôtres nous ne pouvons que nous réjouir de cet évènement si extraordinaire ; avant de les quitter le Seigneur Jésus leur apparait et leur fait bien comprendre qu’Il n’est pas un esprit mais qu’Il est bien le Seigneur Jésus venu sur la terre s’incarner pour nous sauver ; Il leur dit : « Un esprit n’a ni chair ni os comme Moi, Je suis bien Jésus homme et Dieu » et Il leur demande à manger pour leur prouver qu’Il n’est pas un esprit ; ainsi les apôtres reconnaissent le Seigneur dans sa totalité des deux natures humaine et divine ; cette compénétration des deux natures, humaine et divine, c’est là que se situe notre salut car sans l’Incarnation du Christ nous en serions resté dans l’état où étaient Adam et Eve après la chute mais tout s’est transformé par la miséricorde et l’amour de Dieu qui a touché notre cœur et notre âme qui nous a enseigné, qui nous a guéris, qui nous a entraîné vers le Lieu où nous sommes attendus pour l’Eternité dans l’amour. Alors réjouissons-nous avec les apôtres et soyons reconnaissants au Seigneur, prions, prions dans nos chambres, nos maisons, nos églises, nos cellules, prions pour rendre grâce et prions pour être capables de recevoir encore une fois toutes les grâces de l’Esprit-Saint dans quelques jours lorsque Celui-ci sera fêté au jour de Pentecôte ; oui rendons grâce au Seigneur et soyons dans la joie et dans l’allégresse car le salut est venu pour tous.


Amen

 

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