Nativité de la Mère de Dieu
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen
L’évènement que nous fêtons en ce jour pourrait paraître comme un évènement banal et probablement qu’à cette époque il le fut. Mis à part l’aspect miraculeux de la naissance de la Mère de Dieu puisque Sainte Anne était stérile et âgée, rien de particulier que de donner naissance à un enfant. Ce qui est particulier est que cet enfant n’est pas n’importe qui. C’est un enfant que le Seigneur a choisi de toute éternité pour que nous soyons rétablis dans le programme prévu par Lui qui était un programme d’amour, un programme de communion avec Lui et l’on peut dire qu’aujourd'hui, au moment où la Mère de Dieu naît sur cette terre, c’est le début de notre déification. C’est le début de cette possibilité qui nous est offerte de nous unir à Dieu de manière incompréhensible à l’intellect mais que notre cœur peut recevoir par la grâce du Seigneur. Dieu nous offre d’entrer dans cette communion au travers de cette petite fille humble et simple que les Pères appelleront « Tabernacle d’or » : tabernacle d’or parce qu'elle contiendra tout ce qui a de plus beau sur terre, l’humilité de Dieu.
Cette communion avait été rompue par un péché d’orgueil de l’homme primitif et c’est par l’humilité de Dieu que la chose va se rétablir car Dieu, lorsqu'Il s’incarnera dans ce tabernacle d’or, Il s’incarnera dans une humilité totale, l’humilité qui, nous le savons, le mènera jusqu’à la mort et la mort sur la croix. C’est pour cette raison que l’Eglise a retenu cet évènement comme une grande fête, une des grandes fêtes de l’Eglise. Nous chantons dans le tropaire de l’Annonciation : « Aujourd'hui, notre salut commence » mais nous pourrions le chanter aujourd'hui, c’est la même réalité qui va se développer dans le temps, certes, mais aujourd'hui aussi notre salut commence par la naissance de la Mère de Dieu, une enfant de notre race, de notre terre, comme nous, exactement comme nous, capable de pécher, comme nous, et qui ne péchera pas parce qu'elle voudra rester intacte, pure, totalement pure pour accueillir Celui qui nous sera envoyé, le Fils de Dieu, pour sauver le monde. C’est aussi – les Pères nous le diront à plusieurs reprises – c’est aussi le début de l’Eglise car la Mère de Dieu est une préfiguration de la naissance de l’Eglise. En effet, puisqu’elle donnera naissance au Christ et que le Christ est la tête de l’Eglise et bien la Mère de Dieu devient préfiguration de l’Eglise. C’est à ce moment-là que, dans l’Esprit de Dieu, l’Eglise commence. L’Eglise, non pas en tant qu’institution humaine, organisation, non, l’Eglise en tant que lieu de sanctification, en tant que lieu de déification, en tant que lieu où nous apprendrons tous les jours de notre vie à vivre le plus humblement possible, le plus simplement possible et, en cherchant à vivre dans l’Eglise, à l’image de la Mère de Dieu qui fut parfaitement humble à l’image, bien sûr, de son Fils et bien, en vivant ainsi dans l’Eglise nous sommes sur ce chemin qu’a tracé la Seigneur depuis le début de la création pour que nous soyons unis et unis éternellement.
Soyons donc dans l’action de grâce, dans la joie de cette fête, cette belle fête de la Nativité de la Mère de Dieu, rendons grâce pour tant d’amour de la part de Dieu, tant d’amour de la part de celle qui deviendra le réceptacle de l’humilité divine et à qui nous pouvons nous adresser. C’est pour cette raison que – bien que ce soit un peu surprenant au niveau de la terminologie - nous disons « Très Sainte Mère de Dieu sauve-nous » : c'est-à-dire que puisque par elle le salut commence, nous pouvons lui dire « sauve-nous ! ». C’est le Christ qui nous sauve, cela c’est certain, c’est Lui le seul Sauveur mais nous pouvons demander à la Mère de Dieu comme nous le demanderions à une amie, vers laquelle nous nous tournons pour lui demander secours en lui disant « Sauve-moi, aide-moi », c’est ainsi que nous pouvons dire à la Mère de Dieu : « Très sainte Mère de Dieu sauve-nous ».
Amen