Monastère Saint Silouane

Paralytique amour du frère

Paralytique amour du frère
31/7/2016  Mt IX, 1-8 


Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Ce récit évangélique est bien plus qu’une histoire anecdotique et il comporte un enseignement très fort, non seulement pour ceux qui entouraient le Seigneur à ce moment-là,  mais aussi pour chacun d’entre nous. En effet, cette histoire du paralytique qui est guéri, est d’abord guéri de ses fautes. Il est guéri du mal qui atteignait son âme puis il est guéri dans son corps paralysé. Il y a une phrase qui termine cette péricope qui peut paraître un peu surprenante : « Les foules furent saisies d’admiration et rendirent gloire à Dieu d’avoir donné aux hommes, - aux hommes- un semblable pouvoir ». Il semblerait qu’il ne s’agisse pas là du pouvoir du Christ mais du pouvoir des hommes. Alors quel est ce pouvoir ? Et bien je pense que ceux qui portaient le paralytique vers le Seigneur Jésus, ayant appris qu’Il pouvait le guérir, qui avaient une foi vive, forte, dynamique, c’est ceux-là qui avaient un semblable pouvoir car par leur foi, par leur amour, par  leurs prières, ils avaient le pouvoir d’ouvrir le cœur de Jésus qui a pardonné les péchés de cet homme et qui l’a remis debout dans la lumière de Dieu. Alors pour nous, nous aussi, nous avons un certain pouvoir que Dieu nous a donné, le pouvoir d’aimer, le pouvoir de porter notre frère ou notre sœur dans sa faiblesse, tant la faiblesse de l’âme que la faiblesse physique. Nous avons souvent bien du mal à nous supporter les uns les autres lorsque se manifestent les travers de ceux qui sont en face de nous, lorsque les fautes des autres se manifestent. Lorsqu'une certaine paralysie spirituelle se manifeste dans notre frère ou dans notre sœur, notre premier réflexe est un réflexe bien souvent – il faut le reconnaitre – de rejet, de jugement, voire de mépris et pourtant nous avons un pouvoir extraordinaire entre nos mains que le Seigneur nous a donné, celui de pouvoir porter notre frère devant le Seigneur quelle que soit sa situation, même s’il est tombé dans un péché grave. Nous avons ce pouvoir de le présenter au Seigneur et de dire au Seigneur : « Pardonne, oublie, purifie, redresse, mets debout », c’est ce pouvoir que nous avons. Nous cherchons tellement le pouvoir et tellement mal. Là, nous avons à  disposition un pouvoir qui nous est offert par Dieu, un bon pouvoir, pas un pouvoir de domination, d’écrasement, d’orgueil mais un pouvoir d’amour. Et si nous savons porter notre frère qui certes, peut-être, nous agace, nous irrite, nous blesse même ; si nous avons le courage de l’aimer, de le porter aux pieds du Christ et de dire : « Seigneur, guéris mon frère, mets le debout, guéris son âme, guéris son corps. Donne-lui de marcher dans le chemin de l’amour ». Alors, oui, nous avons un vrai pouvoir.
Essayons de réfléchir à cette manière d’envisager ce miracle. Essayons, non seulement de réfléchir mais de laisser entrer en nous l’expérience qu’ont vécue ces hommes qui portaient le paralytique étendu sur un lit devant le Seigneur, de vivre cette expérience, spirituellement, et peut-être aussi d’une autre manière mais en tout cas, fondamentalement, spirituellement. Alors, si nous accomplissons cela, nous faisons grandir le talent que Dieu nous a donné, le pouvoir d’aimer, le plus gros, le plus grand, le plus conséquent des talents que nous avons reçus.
Oui, que Dieu nous donne de vivre ce pouvoir en plénitude par sa grâce.  
Amen

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