Désir du Christ
5/5/2019 Jn XX, 109-31
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Il y a une première chose à remarquer dans ce récit c’est que le Seigneur Jésus à chaque fois qu’Il apparaît devant ses disciples ou devant Thomas, Il leur dit « La Paix soit avec vous ». C’est par trois fois qu’Il répète cette bénédiction. Dans la divine Liturgie, comme dans tous les Offices, le prêtre est amené à dire la même chose, très souvent « La Paix soit avec vous ». Parce que pour recevoir tout enseignement du Christ, pour Le recevoir il faut que notre coeur soit en paix : si nous ne sommes pas en paix alors il est difficile pour le Seigneur d’agir en nous. C’est pour cette raison qu’Il nous propose Lui-même la paix. Il l’offre à ses apôtres.
Ensuite, par rapport à cet épisode nous pouvons, dans un premier temps, comme probablement l’ont fait les apôtres, penser que Thomas a douté de la Résurrection du Christ. Il est probable que Thomas comme tous les autres apôtres d’ailleurs aie douté de la Résurrection et, si vous avez bien fait attention, dans la première partie du récit, le Seigneur Jésus leur montre les plaies de ses mains et de son côté. Ce qu’il fera de nouveau pour Thomas puisque Thomas avait en quelque sorte exprimé son désir de croire s’il mettait sa main dans les plaies du Seigneur. Donc le doute était certainement des deux côtés mais Thomas n’était pas là quand Jésus est apparu la première fois aux apôtres. Lorsqu’Il apparaît le Seigneur Jésus répond immédiatement aux besoins de Thomas ; Il lui dit : « Mets ta main dans mon côté et dans mes plaies ; ne sois plus incrédule mais croyant ». Thomas sera d’ailleurs le seul à dire : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Les autres n’ont rien dit ; ils ont été dans la joie mais ils n’ont pas exprimé cet acte de foi « Mon Seigneur et mon Dieu ». C’est pour cette raison que l’on peut penser que Thomas, certes, comme les autres, avait quelques doutes mais avait aussi un grand désir de retrouver le Seigneur, de Le voir et même de Le toucher. C’est un désir légitime, c’est un désir que peut-être nous ressentons nous aussi car nous ne voyons pas le Seigneur Jésus. Or le Seigneur Jésus a dit à Thomas : « Heureux ceux qui croient en ayant vu mais bien plus heureux encore ceux qui croiront sans avoir vu ». C’est de nous qu’il est question, c’est de notre foi. Nous pourrions nous aussi dire comme Thomas : « Si je ne vois pas le Christ je ne croirai pas » et c’est peut-être ce qui nous arrive à certains moments. Nous aurions envie de Le voir ou bien, d’une autre manière, c’est simplement un désir, un désir légitime d’être avec le Christ, de vivre avec Lui, de Le voir, de l’entendre, peut-être de le toucher. Sur cette terre, à part quelques exceptions, aucun d’entre nous ne voit le Seigneur Jésus mais nous avons cette possibilité extraordinaire qu’Il a laissée, non seulement à ses apôtres mais à nous aussi, de Le voir et de Le recevoir même lors de la Communion puisqu’Il a dit à ses apôtres : « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang » en leur montrant du pain et du vin qu’Il a béni. C’est pour nous justement l’occasion de poser un acte de foi total mais aussi d’avoir la grande joie de recevoir dans notre corps le Corps même et le Sang même de Jésus. Ceci est extraordinaire. Ceci doit nous consoler comme Thomas a été consolé en mettant sa main dans les plaies du Seigneur. Nous, nous recevons le Corps et le Sang du Christ en nous. C’est peut-être même la plus grande consolation que nous puissions avoir sur cette terre. Alors, lorsque nous communions, ayant conscience, une conscience vive, que malgré notre indignité, la même que celle de Thomas et des apôtres, malgré cette indignité, le Seigneur s’offre à nous, nous offre la possibilité de le toucher, de Le recevoir dans notre corps et dans notre sang. Que cela soit, à chaque fois, une reconnaissance, une reconnaissance du Christ, une action de grâce aussi pour tous les bienfaits que nous recevons malgré nos faiblesses. Nous savons bien que nous sommes pécheurs, nous le proclamons avant la Communion ; Il faut que nous ayons foi en cette réalité que nous sommes pécheurs et en cette réalité que le Seigneur nous sauve en s’offrant totalement à nous, autrement dit en purifiant totalement notre coeur et notre âme par la sainte réception de son Corps et de son Sang.
Ayons comme Thomas ce grand désir, ce grand désir de voir, de toucher, d’entendre, de recevoir le Christ. Si ce désir est manifesté régulièrement dans notre prière alors au moment où nous approcherons du Christ Lui-même, au moment où nous L1e verrons Il pourra nous dire : « Toi qui m’as désiré toute ta vie, viens et vois ».
Amen