Mgr. Elisée: XXXI-ième Dimanche après la Pentecôte
26/01/25 Enseignement
XXXI-ième Dimanche après la Pentecôte
26 janvier 2025
Monastère Saint Silouane
Chers Pères, Mères, frères et sœurs !
Nous venons d’entendre dans l’Évangile le récit d'une rencontre. La rencontre d'un homme avec le Seigneur ; une rencontre qui va donner à cet homme aveugle de voir le Seigneur.
Cet aveugle sera le dernier bénéficiaire d’un miracle du Christ alors que Celui-ci s’avance vers Jérusalem et vers Sa Passion.
N'oublions pas que tout l'Évangile de Saint Luc est justement construit et axé sur cette montée, cette évolution et cette progression vers Jérusalem.
26 janvier 2025
Monastère Saint Silouane
Chers Pères, Mères, frères et sœurs !
Nous venons d’entendre dans l’Évangile le récit d'une rencontre. La rencontre d'un homme avec le Seigneur ; une rencontre qui va donner à cet homme aveugle de voir le Seigneur.
Cet aveugle sera le dernier bénéficiaire d’un miracle du Christ alors que Celui-ci s’avance vers Jérusalem et vers Sa Passion.
N'oublions pas que tout l'Évangile de Saint Luc est justement construit et axé sur cette montée, cette évolution et cette progression vers Jérusalem.
Cet aveugle était un exclu, un pauvre ; un de ceux qui sont comptés pour rien et laissés sur le bord des chemins. Il était dépendant des autres pour absolument tout ; même pour sa rencontre avec le Messie.
Il n’a rien vu venir... et pour cause... il ne savait même pas que le Sauveur était là ; il a seulement entendu la foule qui s’agitait.
Cet aveugle, n’a rien à perdre. Il crie avec force.
Il a compris que le Messie est là : « Fils de David ! " crie-t-il.
C’est donc le Sauveur qu’il interpelle ; c'est donc qu'il l’a vu avec les yeux de la foi et qu'il sait pertinemment qu’il sera entendu de Celui que rien n’arrête, pas même la mort, quand il s’agit d’aller chercher ses frères en détresse. Le Christ donne alors ordre à la foule de s’écarter et la rencontre a lieu:
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je voie ! ». Voilà un récit presque ironique...: Le seul qui a vu intérieurement ce qu’il y avait à voir demande à Celui qui voit tout le don de la vue ! Mais peut être demande-t-il autre chose : lui qui a reconnu le Messie veut maintenant voir sa gloire se manifester. Aussi s’en met-il à la suite du Messie vers Jérusalem, vers le lieu de Sa Passion.
Cette guérison a ceci de singulier, c’est qu’elle ne se limite pas à une rencontre, elle ne se limite pas à un simple miracle favorisant celui qui use à juste raison de l’audace de la foi. Non !
Car lorsque cet homme se met à voir et à rendre gloire à Dieu, « tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu ». La foule aussi a vu, la foule aussi a cru. À présent, elle ne gère plus son parcours en fonction de la compagnie du Christ, mais elle glorifie le Seigneur., elle glorifie Celui qu'elle a reconnu comme le Messie.
Et comme pour illustrer ceci ; à partir de ce moment du récit évangélique, Saint Luc n'appelle plus la foule "foule", mais « le peuple », le peuple de Dieu.
Et cette transformation est en elle-même elle aussi un miracle.
Cet évangile est donc plein d’espérance pour nous tous aujourd’hui, nous qui formons la foule de ceux qui suivent le Christ quotidiennement, bien décidés à l’accompagner jusqu’au terme de Son voyage. Mais cet évangile est aussi un rappel de l’importance de notre statut de chrétiens, de cette mission d’annoncer le passage du Christ parmi les hommes ainsi que nous le dit le texte évangélique: « Jésus ordonna qu’on le Lui amène ».
Le Christ veut que nous L’annoncions, qui que nous soyons; suivant notre vocation propre.
À nous moines et moniales; il est demandé de l'annoncer en l'engendrant avant tout dans le cœur des hommes et des femmes de ce monde par notre prière et notre combat spirituel (c'est d'ailleurs pour cela que nous sommes appelés "Père" ou "Mère" dès lors que nous prononçons nos vœux, car notre vocation est justement cet engendrement de Dieu dans le cœur de l'humanité entière).
Pour ceux dont la vocation est de vivre en Église, dans le monde, leur noble tâche est d'œuvrer à être des témoins vivants du Christ et de Son Évangile; sans prosélytisme mais en "étant" comme Dieu est "Celui qui Est" (Ex.III,14)
Le Christ demande à chacun d'entre nous que nous Lui amenions tous nos frères humains, en commençant par les plus misérables. C’est par cette mission d’évangélisation au quotidien qu’Il nous rend à tous notre dignité, qu’Il nous constitue en peuple de Dieu, qu’Il fait de nous les membres de Son Corps, participants de Sa gloire; qu'Il fait de nous Son Église... si tant est que nous rentrions dans le jeu et sortions de notre égocentrisme nombriliste.
Chers Pères, Mères, frères et sœurs, il y a autour de nous bien des situations qui peuvent nous empêcher de voir Dieu et de rencontrer le Christ dans le monde dans lequel Dieu nous a demandé de servir et ...malheureusement et de plus en plus souvent maintenant dans l’Église… Mais n’ayons pas peur !
Au contraire ; à l’exemple de l’aveugle de Jéricho, à la suite des nouveaux martyrs russes que nous fêtons aujourd’hui ; prions avec confiance, humilité et foi ; avec cette foi que nous avons à demander au quotidien, cette foi qui transporte les montagnes et qui est le grand don que Dieu nous réserve ; ce don par lequel notre salut s’opérera si nous y associons le repentir par l’humilité. Alors, de par notre vocation commune de baptisés, nous verrons tous les jours de notre vie le Salut de notre Dieu !
Amen !
Il n’a rien vu venir... et pour cause... il ne savait même pas que le Sauveur était là ; il a seulement entendu la foule qui s’agitait.
Cet aveugle, n’a rien à perdre. Il crie avec force.
Il a compris que le Messie est là : « Fils de David ! " crie-t-il.
C’est donc le Sauveur qu’il interpelle ; c'est donc qu'il l’a vu avec les yeux de la foi et qu'il sait pertinemment qu’il sera entendu de Celui que rien n’arrête, pas même la mort, quand il s’agit d’aller chercher ses frères en détresse. Le Christ donne alors ordre à la foule de s’écarter et la rencontre a lieu:
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je voie ! ». Voilà un récit presque ironique...: Le seul qui a vu intérieurement ce qu’il y avait à voir demande à Celui qui voit tout le don de la vue ! Mais peut être demande-t-il autre chose : lui qui a reconnu le Messie veut maintenant voir sa gloire se manifester. Aussi s’en met-il à la suite du Messie vers Jérusalem, vers le lieu de Sa Passion.
Cette guérison a ceci de singulier, c’est qu’elle ne se limite pas à une rencontre, elle ne se limite pas à un simple miracle favorisant celui qui use à juste raison de l’audace de la foi. Non !
Car lorsque cet homme se met à voir et à rendre gloire à Dieu, « tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu ». La foule aussi a vu, la foule aussi a cru. À présent, elle ne gère plus son parcours en fonction de la compagnie du Christ, mais elle glorifie le Seigneur., elle glorifie Celui qu'elle a reconnu comme le Messie.
Et comme pour illustrer ceci ; à partir de ce moment du récit évangélique, Saint Luc n'appelle plus la foule "foule", mais « le peuple », le peuple de Dieu.
Et cette transformation est en elle-même elle aussi un miracle.
Cet évangile est donc plein d’espérance pour nous tous aujourd’hui, nous qui formons la foule de ceux qui suivent le Christ quotidiennement, bien décidés à l’accompagner jusqu’au terme de Son voyage. Mais cet évangile est aussi un rappel de l’importance de notre statut de chrétiens, de cette mission d’annoncer le passage du Christ parmi les hommes ainsi que nous le dit le texte évangélique: « Jésus ordonna qu’on le Lui amène ».
Le Christ veut que nous L’annoncions, qui que nous soyons; suivant notre vocation propre.
À nous moines et moniales; il est demandé de l'annoncer en l'engendrant avant tout dans le cœur des hommes et des femmes de ce monde par notre prière et notre combat spirituel (c'est d'ailleurs pour cela que nous sommes appelés "Père" ou "Mère" dès lors que nous prononçons nos vœux, car notre vocation est justement cet engendrement de Dieu dans le cœur de l'humanité entière).
Pour ceux dont la vocation est de vivre en Église, dans le monde, leur noble tâche est d'œuvrer à être des témoins vivants du Christ et de Son Évangile; sans prosélytisme mais en "étant" comme Dieu est "Celui qui Est" (Ex.III,14)
Le Christ demande à chacun d'entre nous que nous Lui amenions tous nos frères humains, en commençant par les plus misérables. C’est par cette mission d’évangélisation au quotidien qu’Il nous rend à tous notre dignité, qu’Il nous constitue en peuple de Dieu, qu’Il fait de nous les membres de Son Corps, participants de Sa gloire; qu'Il fait de nous Son Église... si tant est que nous rentrions dans le jeu et sortions de notre égocentrisme nombriliste.
Chers Pères, Mères, frères et sœurs, il y a autour de nous bien des situations qui peuvent nous empêcher de voir Dieu et de rencontrer le Christ dans le monde dans lequel Dieu nous a demandé de servir et ...malheureusement et de plus en plus souvent maintenant dans l’Église… Mais n’ayons pas peur !
Au contraire ; à l’exemple de l’aveugle de Jéricho, à la suite des nouveaux martyrs russes que nous fêtons aujourd’hui ; prions avec confiance, humilité et foi ; avec cette foi que nous avons à demander au quotidien, cette foi qui transporte les montagnes et qui est le grand don que Dieu nous réserve ; ce don par lequel notre salut s’opérera si nous y associons le repentir par l’humilité. Alors, de par notre vocation commune de baptisés, nous verrons tous les jours de notre vie le Salut de notre Dieu !
Amen !