Monastère Saint Silouane

Le bon Samaritain

29/11/2020 Lc X, 25-37

A
u nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Il y a beaucoup de leçons que nous pourrions tirer de cet Evangile. Cet homme qui se présente devant le Christ et qui est un spécialiste de la Loi veut en quelque sorte provoquer le Christ et voir s’Il connaît bien cette Loi. Evidemment le Seigneur connaît cette Loi. Mais le problème c’est que cet homme qui était spécialiste de la Loi connaissait très bien la Loi – sa réponse est juste - mais il ne la pratiquait pas correctement, voire peut-être ne la pratiquait pas du tout. Alors le Seigneur, lorsque cet homme veut se justifier, lui raconte cette parabole du « Bon Samaritain » et là il y a comme une espèce d’inversion par rapport à ce que nous pourrions penser : qui est notre prochain ? C’est celui qui est à terre, blessé à mort par des brigands, c’est la logique mais le Seigneur va retourner cette logique et en expliquant la parabole, en la décrivant, il va faire comprendre à ce légiste qu’il n’interprète pas la loi toujours dans le bon sens ; Il va lui montrer que ce ne sont pas les Justes selon le légiste qui auront part à la Vie Eternelle mais ceux qui exercent la miséricorde de Dieu ; Il va montrer que le prêtre et le lévite -tous ceux qui ont une responsabilité dans la fonctionnement de la prière, de l’adoration et de la charité - tous ceux-là passent devant ce malheureux et ne font rien ; le seul qui s’arrête c’est celui qui ne fait pas partie de ce groupe, un étranger, un non-juif, un samaritain et c’est celui-là qui, pris de compassion, va s’occuper de l’homme blessé et nous savons la suite. Le légiste va être obligé de répondre que celui qui est le prochain est celui qui a exercé la miséricorde, c'est-à-dire le samaritain. En quelque sorte Jésus a bloqué la pensée du légiste ou tout au moins l’a détourné vers la vérité et non pas vers une Loi froide et morte. Alors pour nous comment cette parabole résonne-t-elle en notre coeur et en notre âme ? Et bien nous avons compris ce que nous avons à faire, cela est clair. Il y a peut-être quelque chose de plus que nous pouvons interpréter c’est qu’en définitive le véritable bon samaritain c’est le Christ car c’est le Christ qui se penche vers nous, car c’est le Christ qui s’arrête près de nous, car c’est le Christ qui panse nos plaies, car c’est le Christ qui nous soulage et qui veut nous guérir en nous aimant ; et je pense que ce n’est pas une fausse interprétation même si c’est un commentaire car le Seigneur est le seul qui puisse appliquer une miséricorde parfaite ; c’est le seul qui est le véritable Bon Samaritain, qui s’occupe de nous, sans cesse, non seulement lorsqu'Il nous voit dans la misère et avec des plaies ouvertes mais même après il fait attention comme le bon samaritain qui, en revenant, donnera de l’argent à l’hôtelier si c’est nécessaire. Le Seigneur veille sur nous en permanence et c’est pour cette raison que nous devons avoir une foi et une confiance les plus grandes possible dans le Seigneur Jésus. Oui, nous avons des plaies, bien évidemment, nous avons des souffrances quelque fois violentes, pénibles qu’elles soient physiques, morales, psychiques, peu importe, nous avons des souffrances, oui, mais le Christ est là et Il nous voit ; Il ne fait pas comme le prêtre et le lévite, Il ne passe pas à côté de nous sans s’arrêter, Il s’arrête à chaque instant, à chaque moment de notre vie et si nous avons besoin de Lui, Il est là. Alors n’ayons pas peur d’exposer nos plaies au Seigneur, de lui dire nos souffrances, de Lui expliquer notre misère car Lui, par le baume de sa miséricorde viendra apaiser nos plaies et nos souffrances. Ceci doit nous rendre paisibles, heureux, joyeux dans le cœur ; mais ceci doit aussi avoir une conséquence et nous en revenons là à la finale de la parabole : c’est que, nous aussi, à l’image du Christ, nous devons essayer - certes pas avec la même intensité que le Seigneur - mais nous devons offrir notre miséricorde à notre frère et à notre sœur qui souffrent quelle que soit cette souffrance ; souvent nous réagissons à l’inverse, moi comme vous, tous ; nous avons souvent une espèce d’auto-défense qui domine notre intention mais il faudrait à ce moment-là que nous nous souvenions que le Seigneur a appliqué sur nous le baume de sa miséricorde et que c’est à nous d’en faire autant face à notre frère ou notre sœur qui est blessé, fusse par le péché.
C’est une très belle parabole, c’est un très bel enseignement. Je ne sais pas si l’homme de loi ensuite a changé sa vie, je l’espère, et c’est probable mais ce qui est important à retenir c’est que le Christ est le Bon Samaritain.
Amen

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