Foi Mère de Dieu
18/8/2019 Mt XIV, 22-34
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
L’histoire qui nous est rapportée dans ce passage évangélique est sans aucun doute un enseignement pour chacun d’entre nous par rapport à ce qu’est la foi. En effet, lorsque Jésus, marchant sur les eaux, apparait aux apôtres, leur premier réflexe n’est pas de croire que c’est Lui mais ils ont peur, ils ont peur que ce soit un fantôme. St Pierre lui-même aura un doute puisqu’il mettra une condition au Seigneur : « Si c’est Toi, si c’est bien Toi alors ordonne que je marche sur les eaux ». Et le Seigneur va l’éprouver, il va lui montrer qu’il ne suffit pas de mettre des conditions pour avoir la foi et que c’est une grâce que l’on doit demander avant tout à Dieu. En effet, Pierre, sur la proposition du Christ se met à marcher sur les eaux mais il est repris par le doute car sa foi n’est pas assez vive puisqu’il a mis une condition à Jésus pour croire et il arrive ce que nous avons entendu : au bout d’un moment, Pierre a peur et commence à couler dans l’eau. Au demeurant, il a ce réflexe – bon réflexe – de crier vers le Christ et de Lui dire : « Sauve-moi ». Et Jésus le sauve non sans lui avoir dit qu’il était un homme de peu de foi. Alors, voyez-vous, cet épisode marquant, nous ramène à nous-même : est-ce que comme Pierre nous avons la foi à condition que Dieu nous montre quelque chose qui nous encourage, qui nous fasse ne plus douter ou avons-nous une foi pure sans condition – car une foi avec une condition n’est pas une vraie foi. Chacun devra répondre à cette question devant Dieu. Il est évident que, je pense, pour chacun d’entre nous, il y a des moments où nous avons une foi vive, claire, forte, conséquente et, à d’autres moments, comme Pierre nous voudrions bien croire mais è condition que … Dieu se manifeste. C’est un réflexe de notre nature humaine, il y a donc une certaine logique par rapport à la nature déchue que nous avons mais ce n’est pas la véritable attitude. Il faudrait, avec la grâce du Seigneur, il faudrait que nous nous entraînions à croire véritablement sans condition. Ce n’est pas facile mais nous venons de fêter, nous fêtons encore, la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu qui elle a cru sans douter et pourtant ce que lui disait malgré ce que lui avait dit l’Archange Gabriel ; l’évènement aux pieds de la croix pouvait laisser dans son coeur un doute par rapport à ce qu’elle avait entendu au début et ce qu’elle voyait à la fin mais elle est restée debout, c'est-à-dire dans la foi par rapport au Christ qui avait enseigné ses apôtres, elle-même et ceux qui l’entouraient en leur disant bien qu’Il ressusciterait au troisième jour. La seule qui n’a pas douté c’est elle ; tous les apôtres ont douté : à Getsemani tout le monde est parti ; ils ont tous laissé le Christ seul, arrêté, ils avaient peur ; nous aurions probablement fait la même chose ; mais la Mère de Dieu, elle, n’a pas douté. C’est pour cette raison – comme je l’ai dit le jour de la fête - qu’elle doit être pour nous une référence, une étoile qui brille haut dans le ciel, très haut, aussi haut que son Fils et que nous pouvons regarder lorsque nous sommes troublés, nous avons un doute, nous sommes inquiets, angoissés ; nous pouvons nous tourner vers elle et lui dire d’intercéder auprès de son Fils pour que notre foi soit réveillée, rallumée, réactivée, qu’elle devienne un sentiment fort qui nous laisse debout et non pas écrasé. Nous avons souvent à être confrontés à des épreuves, bien sûr, à des moments difficiles, des choses désagréables que nous n’aimons pas mais il faut alors nous tourner vers la Mère de Dieu ; elle aussi elle a eu des moments désagréables mais elle a cru ; il nous faut nous tourner vers elle pour demander une part de sa foi, qu’elle nous rende plus solide, plus ferme dans notre foi et que nous puissions ainsi poursuivre notre route comme les apôtres l’ont poursuivie. Ils ont eu du mal à croire – on en a la preuve aujourd'hui de ce passage mais il y a encore bien d’autres passages où nous voyons que les apôtres ont des doutes. Au demeurant, aux pieds de la croix, l’un d’entre eux était là aussi debout, St Jean. Et comme les autres il avait douté, il s’était même enfui de Getsemani mais il s’était quand même arrangé pour être près du lieu où la Christ allait être jugé, Pierre était là aussi d’ailleurs ; il a suivi le Christ dans sa Passion jusqu’au moment où, avec la Mère de Dieu, il est debout aux pieds de la Croix. Ce qui veut dire que c’est possible, c’est possible pour la Mère de Dieu et c’est possible pour St Jean qui était comme nous, un pécheur. Cela doit nous donner l’espérance, cette petite vertu à laquelle on ne pense pas souvent. Que Dieu, comme le Christ l’a fait à St Pierre, nous tende la main et nous mette debout là où nous avons tendance à nous effondrer.
Amen