La Croix
27/3/2022 Mc VIII 34, IX, 1
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
… Ayant renoncé à demeurer avec le Père et l’Esprit-Saint, Il a accepté de descendre sur cette terre, geste d’humiliation, en prenant notre corps ; Il a porté sur ses épaules nos péchés ; Il n’a pas péché mais Il a porté nos péchés ;
Il a renoncé à l’état d’amour qui suffisait en soi entre Lui, le Père et l’Esprit-Saint ; Il a gardé cet amour, bien sûr, mais Il s’est anéanti, comme dit St Paul, en s’incarnant, Il s’est anéanti jusqu’à la mort et la mort sur la croix, à cause de nous, pour nous sauver ; et maintenant Il nous dit : « Si tu veux me suivre, renonce toi aussi à toi-même mais cette fois renonce à ce qui est mauvais en toi, ce qui relève de ton orgueil, de ta volonté » et nous savons bien comment se manifeste cette volonté ; dès que quelqu'un ne nous semble pas correspondre à ce que nous pensons, nous le jugeons, voire nous le méprisons par une parole et nous sommes tombés, nous sommes tombés dans l’orgueil : nous n’avons pas renoncé à nous-mêmes mais nous avons voulu vivre avec notre raison : « moi j’ai raison de dire cela » et bien non ; le Seigneur nous demande de laisser cette raison de côté quand elle n’est pas raisonnable déjà au sens strict du terme ; le Seigneur nous dit : « Renonce à toi-même, prends ta croix et ensuite, suis-Moi » ; suis-Moi cela veut dire : « Ecoute ma Parole, lis ma Parole que J’ai transmise aux apôtres et à ceux qui les entouraient », à charge aux apôtres de vous transmettre cette Parole ; et nous avons reçu cette Parole au milieu de nous ; St Jean dira : « Et le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous » ; mais est-ce que nous suivons véritablement les Paroles du Christ ? Toute la question est là ; ce n’est pas si facile que cela bien évidemment à cause de notre nature déchue et notre propre péché mais ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu ; si le Seigneur nous demande de Le suivre, souvenons-nous : à chaque fois qu’Il devait parler ou à chaque fois qu’Il avait parlé à ceux qui l’entouraient, aux foules nombreuses qui venaient L’écouter, qui venaient pour se faire guérir, Il se retirait dans la prière pour s’unir à Dieu le Père ; « Suis-Moi, retire-toi, prie le Père dans le secret » ; c’est ainsi que nous pourrons pas-à-pas nous libérer de cet orgueil envahissant, de cette volonté propre qui nous fait considérer que nous avons toujours raison. A l’origine, Dieu a placé Adam et Eve dans le Paradis et leur a demandé de ne pas toucher à un certain arbre ; nous savons ce qui s’est passé : le démon est venu tenter Eve qui a pris un fruit de l’arbre, l’a goûté et l’a donné à Adam qui l’a goûté également et voilà, ils avaient désobéi à Dieu ; ils avaient fait leur volonté propre, poussés certes par le démon qui leur suggérait que si ils mangeaient ce fruit ils seraient égaux à Dieu : mensonge car le démon est un menteur mais il nous tente souvent ainsi, il nous offre un fruit, « mange-le » ; ce fruit c’est notre volonté propre : « Tu as raison bien sûr, tu as un cerveau pour raisonner, réfléchis et dis aux autres que c’est toi qui, après réflexion, a raison ; et bien non ; ce n’est pas ainsi que le Seigneur attend de nous que nous Le suivions ; s’Il est mort sur la croix, Il est mort sur un arbre qui cette fois est un arbre de vie et cet arbre de vie produit un fruit : ce fruit c’est le corps et le Sang du Christ que nous recevons à chaque fois que nous communions ; celui-là oui, nous avons le droit de le consommer, nous avons même le devoir, en nous y préparant, de recevoir le Corps et le Sang du Christ autant de fois que possible, dans l’indignité, bien sûr et surtout dans l’humilité ; voilà comment la situation s’est retournée : un arbre qui entraîne une chute grave, un autre arbre sur lequel le Christ monte ; le Christ devient Lui-même le fruit que nous pouvons goûter et nous pouvons vivre de ce fruit et participer à la divinité ; à chaque fois que nous communions nous participons à la divinité du Seigneur chacun personnellement dans notre coeur dans notre âme ; nous recevons la force de porter notre croix et de suivre le Seigneur ; c’est ainsi que Jésus a voulu notre salut. Rendons grâce au Seigneur.
Amen