Monastère Saint Silouane

Pharisien publicain

21/2/2021 Lc XVIII, 10-14

A
u nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Nous entrons à partir de ce dimanche dans ce qu’on appelle le Triode du carême, cette période qui nous prépare à l’entrée dans le grand carême qui mènera à la Résurrection du Christ. Dans sa pédagogie, l’Eglise veut nous préparer doucement à entrer dans ce carême qui est un temps de repentir, un temps de conversion qui doit se faire à partir de bases solides que le Seigneur nous enseigne au travers des Evangiles du Triode notamment. Cette histoire du Pharisien et du Publicain est une histoire significative de ce que peut être l’homme, de ce qu’il est à certains moments et de ce qu’il ne devrait pas être. En effet, chacun des deux qui sont entrés dans le Temple s’adressent au Seigneur : le pharisien rend grâce à Dieu – jusque-là tout va bien – mais il rend grâce à Dieu parce qu'il n’est pas comme tous les autres qui sont des pécheurs, il n’est pas comme le Publicain qui est derrière lui, caché derrière une colonne et qui pleure son péché. Le publicain, au contraire s’adresse lui aussi au Seigneur mais immédiatement en lui demandant d’avoir pitié de lui car il se dit pécheur, sous-entendant que seul le Seigneur peut le sauver. Il est évident que la parabole est suffisamment forte pour que nous comprenions où est la bonne attitude et où est la mauvaise. La bonne attitude est celle du Publicain qui dit « Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu aie pitié de moi pécheur », les mots de la prière de Jésus que nous récitons régulièrement, prière juste, prière authentique où nous reconnaissons que le Seigneur est bien notre Seigneur, le Christ, qui est le témoin désigné pour sauver le monde, le Fils de Dieu deuxième Personne de la Sainte Trinité ; la prière se termine par « aie pitié de moi pécheur ». Le Seigneur termine cette parabole en attirant notre attention sur le fait que tous ceux qui veulent s’élever sur la terre seront abaissés et ceux qui s’abaissent sur la terre seront élevés ; n’est-ce pas là l’affirmation de ce que Lui-même est venu vivre sur terre ; Il s’est humilié, certes Il n’a pas péché mais Il a porté tout le poids des péchés des hommes ; Il s’est humilié – comme dira St Paul humilié jusqu’à la mort et à la mort sur la croix. Voilà la véritable attitude que nous devons essayer de suivre. Certes, à certains moments nous avons des bouffées d’orgueil comme ce pharisien mais il nous faut vite revenir à une attitude juste du publicain car nous sommes aussi des publicains et essentiellement même des publicains. En cette période de préparation du carême il faut que nous nous exercions davantage à l’humilité et puiser davantage dans l’humilité du Christ.

Amen


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