Écoute de la parole de Dieu
1/1/2018 Lc II, 201-21, 40-52
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Nous avons fêté Noël il y a quelques jours. Nous avons fêté l’Incarnation du Christ, cette grande humilité de Dieu qui se manifeste en prenant le corps que nous avons, un corps d’homme. Aujourd'hui, dans ce récit, un peu condensé, nous voyons que Jésus continue sa vie d’enfant et d’adolescent. Cette grande humilité qui nous a frappés, marqués lors de la fête de sa naissance nous marque encore aujourd'hui car nous voyons qu’il continue de s’abaisser en acceptant de vivre les lois et les règles qui se pratiquaient à cette époque dans ce pays et dans la tradition juive : Il se laisse circoncire comme tous les enfants de cet âge. Et puis, il part avec ses parents pour la fête de Pâque à Jérusalem et là il se passe quelque chose de particulier au retour puisqu’il disparaît aux yeux de Marie et de Joseph et qu’ils ont bien du mal à le retrouver. Ils le retrouvent enfin dans le temple et il nous est dit qu’Il écoutait ceux qui étaient présents et leur posait des questions. Là encore nous retrouvons sa grande humilité : Il écoute et questionne, Lui qui est Dieu et qui sait tout. On nous dit par ailleurs que dans le dialogue qui s’instaure avec ceux qui sont présents dans le Temple, tous étaient surpris par son intelligence qui se reflétait dans le dialogue et les réponses que lui-même pouvait donner. Ensuite l’Evangile se terminera en nous disant que Jésus croissait en taille et en sagesse et qu’il était soumis à ses parents, nouvelle marque d’humilité : soumis à ses parents.
Peut-être que pour nous il y a deux leçons à retenir – peut-être plus mais au moins deux – au travers de ce texte. D’abord la nécessité de suivre le Christ dans son humilité qui que nous soyons. Si nous savons être humbles, si nous savons être nous-mêmes devant les hommes comme devant Dieu alors nous sommes sur le chemin que le Christ nous propose, le chemin de la sainteté car il n’y a pas de sainteté sans humilité. Et puis il y a quelque chose que nous pourrions peut-être aussi retenir c’est que Jésus écoute ceux qui sont en train de commenter la Torah. Il écoute, il est attentif à la Parole de Dieu, Lui qui est le Logos, la Parole incarnée. Il écoute la Parole de Dieu, Il la laisse entrer dans son cœur d’homme, Il se laisse compénétrer par cette sagesse divine qui est en même temps la sienne mais, dans sa nature humaine, Il l’accueille progressivement et Il est attentif à tout ce qui est dit. Alors pour nous la question se pose. Est-ce que, à l’image du Christ, nous sommes attentifs à la Parole de Dieu, à cette parole que nous entendons dans nos Offices, à cette Parole que nous pouvons lire dans nos Evangiles, dans la Bible que nous avons à la maison mais la lisons-nous ? La lisons-nous bien, c'est-à-dire avec attention, avec respect, en étant certains que cette Parole s’adresse à nous, pour nous, pour nous faire grandir, pour nous faire avancer sur ce chemin de sainteté ? C’est une leçon que Jésus nous donne par son attitude au milieu des docteurs de la Loi et de tous ceux qui se trouvaient au temple à ce moment-là, une leçon d’humilité et aussi une leçon de sagesse : savoir accueillir la Parole de Dieu qui n’est pas une parole ordinaire. C’est une parole créative, qui nous recrée sans cesse si nous voulons bien l’écouter et la faire nôtre, si nous voulons bien vivre de cette parole. Nous avons probablement trop l’habitude d’entendre la parole mais de ne pas l’écouter. On l’entend, comme on entend une chanson à la radio mais on ne l’écoute pas car écouter c’est quelque chose qui demande de l’attention, du respect, une attitude intérieure. La Règle de Saint Benoît, ce grand moine d’Occident, commence par : « Ecoute, ô mon fils » et il s’adresse à ses moines. Ecoute. Et on sait bien qu’on a plutôt tendance à parler qu’à écouter, à savoir par nous-mêmes plutôt que de se laisser nourrir par la connaissance de Dieu. Alors c’est une question que nous devons nous poser simplement, sans drame. Qu'est-ce que je fais de la Parole de Dieu ? Il y a une Tradition Liturgique dans l’Eglise qui consiste à ce que la Parole de Dieu soit toujours sur l’autel, sur tous les autels orthodoxes vous trouverez la Parole de Dieu, toujours. Et lorsque l’évêque ou le prêtre ou le diacre entre dans le sanctuaire, il vénère l’Evangéliaire, il l’embrasse car, comme une icône, la Parole de Dieu est présente, là, sur l’autel et elle va devenir agissante si je veux bien l’écouter, si je veux bien la faire mienne, l’assimiler, la prendre comme une nourriture car la Parole de Dieu est sans aucun doute la nourriture la plus efficace qui soit sur cette terre. Interrogeons-nous, essayons de répondre le plus librement et le plus authentiquement à cette question. Qu'est-ce que je fais de la Parole de Dieu ? Et puis demandons au Seigneur d’ouvrir les oreilles de notre cœur pour effectivement entendre ce qu’Il a à nous dire au travers de cette parole sainte.
Amen