Parole utile prière silence
03/01/16 Enseignement
Parole utile prière silence
3/1/2016 Mc I, 1-8. 2.
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
L’Evangile qui vient d’être lu est un Evangile qui nous prépare à la fête qui aura lieu dans quelques jours, du baptême du Seigneur Jésus par Jean. Le personnage central de cette lecture c’est Jean. Jean qui est à la charnière entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Jean qui est qualifié comme ange, qui prépare le chemin devant le Seigneur. C’est pour cette raison d’ailleurs que, sur certaines icônes, on le représente avec des ailes. Jean qui prend la parole, très peu, pour annoncer la venue du Seigneur, pour l’annoncer avec humilité, pour dire qu’il n’est pas capable de délier les courroies de ses sandales et qui le montrera d’ailleurs jusqu’à sa mort. L’humilité de la parole, simplicité de la parole, retenue de la parole. C’est dans ce sens que Jean, le Prophète, le Baptiste, est un modèle qui a été choisi par nos Pères comme modèle monastique mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas un modèle pour tout chrétien. Modèle monastique parce que, d’une part, il vivait dans le désert, retiré, dans une réelle pauvreté – cela nous est décrit dans ce passage : il était vêtu de poil de chameau, ceint d’un morceau de cuir et il se nourrissait d’un minimum, de sauterelles et de miel sauvage. Les seules paroles qu’il a dites étaient des paroles d’humilité, des paroles consolantes pour le peuple qui l’entourait, des paroles entraînant à la sainteté. C’est dans ce sens qu’il est un modèle pour chacun d’entre nous, un modèle de silence, de grand silence et un modèle de la parole juste.
Nous fêtons également aujourd'hui Sainte Geneviève de Paris, une grande sainte, en particulier pour la France, qui, elle aussi, dans un autre style, a choisi de vivre dans le silence, dans le retrait. A l’âge de 7 ans, elle est repérée par Saint Germain d’Auxerre et Saint Loup, 2 évêques renommés qui se déplaçaient vers l’Angleterre et Saint Germain prédit qu’elle deviendra une moniale, une consacrée. En effet, à l’âge de 15 ans, elle revêtira le voile qui la consacrera à Dieu. A l’époque, il n’y avait pas de monastère comme aujourd'hui. Elle continuera de vivre dans le monde mais dans un retrait total, dans le silence. Pourtant elle prendra la parole à certains moments mais, comme Jean, elle prendra la parole uniquement pour inviter ceux qui l’entouraient à la prière, à la rencontre avec Dieu. En effet, lorsque les Huns risquent d’envahir Paris, la population parisienne est troublée, angoissée justement. Les hommes s’enfuient et les femmes restent et Geneviève va les encourager, non pas à prendre l’épée, non pas à se défendre matériellement mais à utiliser l’arme essentielle et fondamentale : le silence et la prière car le silence n’a pas de sens en soi s’il n’est pas nourri de prière.
Alors voyez-vous dans ces deux saints personnages, Jean-Baptiste comme Geneviève, l’on voit qu’il l’y a aucune parole inutile, ces paroles que bien souvent nous prononçons en nous en rendant compte ou sans nous en rendre compte et qui vont à l’encontre du dessin de Dieu ; ces paroles qui blessent, par la médisance, par la méchanceté, à cause d’un bavardage inutile, à cause de la curiosité, pour se montrer, pour dire que l’on sait quelque chose qui la plupart du temps est faux, alors on blesse, on détruit l’autre, on le met par terre qu’il le sache ou qu’il ne le sache pas et soi-même on se met par terre. On perd son temps. La diffamation, la médisance, la parole inutile, le jugement de l’autre, toute critique dans l’Eglise, hors de l’Eglise, dans le monde, dans la famille, dans le monastère c’est un péché grave, gravissime même et nous devons nous interroger : « Qu'est-ce que je dis dans la journée ? Comment j’utilise ma langue ? Pour critiquer, pour diffamer, pour médire, pour raconter des secrets, des choses inutiles ou bien est-ce que je dis des paroles aux gens, comme Geneviève, pour encourager à la relation à Dieu ? Nous devons tous nous interroger à ce sujet. Qu'est-ce que je fais de ma parole ? Et qu'est-ce que je fais de mon silence ? Que Jean-Baptiste, ce grand saint devant Dieu, que Geneviève de Paris, cette grande sainte, humble et discrète nous encouragent à vivre dans le silence, à mettre une garde à notre bouche afin qu’aucune parole qui en sort ne soit contre la volonté aimante de Dieu.
Amen
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
L’Evangile qui vient d’être lu est un Evangile qui nous prépare à la fête qui aura lieu dans quelques jours, du baptême du Seigneur Jésus par Jean. Le personnage central de cette lecture c’est Jean. Jean qui est à la charnière entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Jean qui est qualifié comme ange, qui prépare le chemin devant le Seigneur. C’est pour cette raison d’ailleurs que, sur certaines icônes, on le représente avec des ailes. Jean qui prend la parole, très peu, pour annoncer la venue du Seigneur, pour l’annoncer avec humilité, pour dire qu’il n’est pas capable de délier les courroies de ses sandales et qui le montrera d’ailleurs jusqu’à sa mort. L’humilité de la parole, simplicité de la parole, retenue de la parole. C’est dans ce sens que Jean, le Prophète, le Baptiste, est un modèle qui a été choisi par nos Pères comme modèle monastique mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas un modèle pour tout chrétien. Modèle monastique parce que, d’une part, il vivait dans le désert, retiré, dans une réelle pauvreté – cela nous est décrit dans ce passage : il était vêtu de poil de chameau, ceint d’un morceau de cuir et il se nourrissait d’un minimum, de sauterelles et de miel sauvage. Les seules paroles qu’il a dites étaient des paroles d’humilité, des paroles consolantes pour le peuple qui l’entourait, des paroles entraînant à la sainteté. C’est dans ce sens qu’il est un modèle pour chacun d’entre nous, un modèle de silence, de grand silence et un modèle de la parole juste.
Nous fêtons également aujourd'hui Sainte Geneviève de Paris, une grande sainte, en particulier pour la France, qui, elle aussi, dans un autre style, a choisi de vivre dans le silence, dans le retrait. A l’âge de 7 ans, elle est repérée par Saint Germain d’Auxerre et Saint Loup, 2 évêques renommés qui se déplaçaient vers l’Angleterre et Saint Germain prédit qu’elle deviendra une moniale, une consacrée. En effet, à l’âge de 15 ans, elle revêtira le voile qui la consacrera à Dieu. A l’époque, il n’y avait pas de monastère comme aujourd'hui. Elle continuera de vivre dans le monde mais dans un retrait total, dans le silence. Pourtant elle prendra la parole à certains moments mais, comme Jean, elle prendra la parole uniquement pour inviter ceux qui l’entouraient à la prière, à la rencontre avec Dieu. En effet, lorsque les Huns risquent d’envahir Paris, la population parisienne est troublée, angoissée justement. Les hommes s’enfuient et les femmes restent et Geneviève va les encourager, non pas à prendre l’épée, non pas à se défendre matériellement mais à utiliser l’arme essentielle et fondamentale : le silence et la prière car le silence n’a pas de sens en soi s’il n’est pas nourri de prière.
Alors voyez-vous dans ces deux saints personnages, Jean-Baptiste comme Geneviève, l’on voit qu’il l’y a aucune parole inutile, ces paroles que bien souvent nous prononçons en nous en rendant compte ou sans nous en rendre compte et qui vont à l’encontre du dessin de Dieu ; ces paroles qui blessent, par la médisance, par la méchanceté, à cause d’un bavardage inutile, à cause de la curiosité, pour se montrer, pour dire que l’on sait quelque chose qui la plupart du temps est faux, alors on blesse, on détruit l’autre, on le met par terre qu’il le sache ou qu’il ne le sache pas et soi-même on se met par terre. On perd son temps. La diffamation, la médisance, la parole inutile, le jugement de l’autre, toute critique dans l’Eglise, hors de l’Eglise, dans le monde, dans la famille, dans le monastère c’est un péché grave, gravissime même et nous devons nous interroger : « Qu'est-ce que je dis dans la journée ? Comment j’utilise ma langue ? Pour critiquer, pour diffamer, pour médire, pour raconter des secrets, des choses inutiles ou bien est-ce que je dis des paroles aux gens, comme Geneviève, pour encourager à la relation à Dieu ? Nous devons tous nous interroger à ce sujet. Qu'est-ce que je fais de ma parole ? Et qu'est-ce que je fais de mon silence ? Que Jean-Baptiste, ce grand saint devant Dieu, que Geneviève de Paris, cette grande sainte, humble et discrète nous encouragent à vivre dans le silence, à mettre une garde à notre bouche afin qu’aucune parole qui en sort ne soit contre la volonté aimante de Dieu.
Amen