28/5/2017 Jn XVII, 1-13

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen
Le texte que nous venons d’entendre dans l’Evangile de ce jour est un véritable testament du Seigneur Jésus, testament qui s’adresse avant tout à ses apôtres et qui témoigne de tout l’amour du Christ pour eux. Le Christ, dans ce testament, s’adresse au Père mais indirectement s’adresse aux apôtres et également à nous-mêmes. En effet, nous pourrions analyser fort longtemps ce texte qui est très théologique comme tous les écrits de Saint Jean : il y a énormément de choses à recevoir de la part du Christ dans ce texte mais je retiendrai aujourd'hui une phrase : « La vie éternelle c’est qu’ils Te connaissent, Toi mon père ». Voilà l’un des éléments que Jésus transmet à ses apôtres tout en priant le Père. « La vie éternelle c’est qu’ils Te connaissent ». Il faut comprendre le mot « connaître » dans la tradition biblique, ce mot avait une connotation extrêmement forte d’union : on disait d’un homme et d’une femme qui se mariaient qu’ils allaient se connaître. Cela signifie une communion, une union particulière, spécifique. Donc connaître le Père c’est être uni à Lui, être en communion avec Lui. Alors nous avons, dans cette prière du Christ, la manière dont nous devons nous comporter par rapport à ce qui est dit : « La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent » parce qu'Il dira plus loin « Ce qui est à Toi est à Moi et c’est qui est à Moi est à Toi ». Il dira à un autre moment, à l’apôtre Philippe : « Qui m’a vu a vu le Père ». Parce que le Christ, deuxième Personne de la Sainte Trinité, est le reflet du Père, en communion totale avec le Père comme avec l’Esprit. C’est cette communion qui fait la particularité de ce Dieu trinitaire. Et voilà que nous sommes invités à entrer dans cette communion car la connaissance du Père, c’est la connaissance du Fils et la connaissance du Père et du Fils par l’Esprit-Saint. Cette connaissance est donc une communion avec les Trois Personnes de la Sainte Trinité. Communion qui doit nous réjouir, comme programme : c’est un beau testament que le Christ nous laisse car, nous le savons bien, nous sommes créés pour l’amour et dans l’amour. L’amour est tout ce que nous désirons, tout ce que nous souhaitons sur terre et dans l’éternité. Et connaître le Père c’est connaître l’amour de Dieu. Cette connaissance est importante car elle nous relie au Créateur, à Celui qui nous a créés par amour. Elle nous relie à la divinité et nous divinise de ce fait. C’est pour cela que ce texte est un véritable testament. Un testament c’est une transmission. Le Christ transmet au Père, plus particulièrement dans ce texte, les apôtres mais derrière les apôtres, nous tous. Il les transmet au Père. Il dit même qu’Il les rend au Père car ils appartiennent au Père dès le départ. Et effectivement, dès la création nous appartenons à Dieu. Et puis le Christ est venu pour transformer l’état d’orphelin dans lequel nous étions à cause du péché en un état de fils, par Lui-même qui est le Fils. Alors oui nous devenons les enfants du Père et c’est ainsi que nous apprenons à Le connaître au travers bien sûr de la prière, des sacrements, des évènements de la vie, au travers de l’amour que nous portons à ceux qui nous sont proches et moins proches et quelque fois à l’amour que nous devons porter que nous ne parvenons pas à porter à cause de notre faiblesse mais que nous désirons porter et ce désir nous mène en tension permanente, non pas une tension psychologique, fébrile, mais une saine et sainte tension vers le Père, vers le Père qui, sans cesse, nous accueille. Lorsque les apôtres ont demandé quelque temps avant au Christ : « Apprends-nous à prier », il leur a donné cette prière que nous récitons tous ensemble à tous les Offices : « Notre Père … » Il les a invités à se tourner vers le Père pour être en communion avec Lui, pour ainsi, même sur cette terre, déjà, entrer dans l’éternité, prendre le goût de l’éternité. En effet, nous apprenons à vivre dans l’éternité sur cette terre. C’est un apprentissage plus ou moins long, plus ou moins facile mais nous savons que le Christ est là, derrière nous, pour nous apprendre, pour nous porter, pour nous conduire vers le Père. Alors, dans cet intermédiaire de fête, entre l’Ascension et la Pentecôte, alors que le Christ est monté vers le Père avec nous tous, pour nous présenter à Lui et qu’Il nous enverra l’Esprit-Saint pour que nous puissions dire : « Abba, Père », alors demandons au Christ de nous porter, de nous déposer dans les bras du Père.
Amen